48 ans et dont la famille dirige la Syrie d'une main de fer depuis plus de 40 ans, Bachar al-Assad doit être réélu le 3 juin au terme d'un scrutin qui sera organisé dans les zones contrôlées par son régime. Au pouvoir depuis 2000, il va ainsi se succéder à lui-même, sans coup férir. Un pied de nez aux efforts de la communauté internationale, notamment à la médiation de Lakhdar Brahimi qui avait presque abouti, n'eu été le recul de Bachar al-Assad à Genève II. L'ambassadeur algérien ne s'était d'ailleurs pas empêché de dire ses vérités au régime de Damas, soulignant au passage l'indifférence de celui-ci face aux atrocités imposées au peuple syrien. Le président syrien s'est également assuré de concourir face à six lièvres, dont une femme, une certaine Mme Haddad, ingénieur mécanique, originaire de Lattaquié. Hormis Hassan Abdallah al-Nouri, homme d'affaires et membre de l'opposition tolérée par le régime et le député communiste, originaire d'Alep, la principale ville du nord aujourd'hui divisée entre les rebelles et les forces du régime, Maher Hajjar, les autres lièvres sont inconnus du public à Damas. Les médias du pouvoir tentent de crédibiliser cette parodie électorale en présentant le "rival" communiste de Bachar al-Assad comme un membre influent du mouvement pacifique populaire au début de la crise, sous entendu qu'il a fait partie du mouvement de contestation contre le régime en mars 2011. Ce qui est sûr, c'est que Maher Hajjar a participé à des manifestations en faveur des causes nationales, comme celle organisée en juin 2004 à Istanbul contre l'Otan. Evidemment, les six compétiteurs de Bachar al-Assad sont de la "maison" et ils n'ont rien à voir avec l'opposition réelle que la loi électorale de mars 2014 a exclue. La nouvelle Constitution approuvée en 2012, une année après le début de la guerre civile, donne pour la première fois la possibilité à plusieurs candidats de se présenter à la présidentielle, mais le futur président doit notamment avoir vécu en Syrie de manière continue ces 10 dernières années, ce qui exclut de facto les opposants en exil. Ces présidentielles se tiennent dans un pays ravagé par une guerre ayant fait plus de 150 000 morts en trois ans et déplacé de leur foyer plus de neuf millions de Syriens. Le scrutin ne sera organisé que dans les zones bien contrôlées par le régime. Les autorités syriennes ont réduit le droit de vote aux neuf millions de réfugiés, lesquels n'ont par ailleurs pas la tête à cette mascarade électorale. La possibilité de voter est cependant laissée aux Syriens qui ont franchi "légalement" la frontière pour se rendre dans un pays voisin, au Liban et en Jordanie, à condition qu'ils ne soient pas impliqués dans la rébellion. Par contre, la majorité des réfugiés qui est en Turquie et en Irak, est exclue du jeu des élections. Jusqu'à présent, Bachar al-Assad, comme son père Hafez précédemment, avait été choisi par référendum. Candidat unique, il avait été élu pour sept ans en 2000 avec 97,29% des voix, puis réélu en 2007 avec 97,62% des votes. D. B. Nom Adresse email