La bataille de Stalingrad (17 juillet 1942-02 février 1943) a vu l'engagement de plus de 2 millions de combattants, jusqu'à 2000 chars, plus de 2000 avions Il est patent que la Russie ait payé un très lourd tribut durant la Seconde Guerre mondiale, dont la victoire a été célébrée jeudi dernier. Ci-dessous un point de vue russe sur la fête de la Victoire. Les Etats-Unis et l'Europe occidentale considèrent que le principal acte de capitulation de l'Allemagne a eu lieu à Reims le 7 mai avant d'être officiellement annoncé à la communauté internationale le lendemain. Alors que la Russie l'identifie à l'acte signé par le maréchal Joukov le 9 mai à Karlshorst. L'opinion des historiens diverge sur le choix de la date. Juridiquement le premier acte a été signé par le général Ivan Sousloparov, représentant l'Union soviétique, mais Staline n'a pas apprécié le «comité restreint des alliés» et a insisté sur la signature d'un autre acte, que le président américain Truman et le premier ministre britannique Churchill ont refusé de valider. Même lorsque le second acte a été signé, c'était encore le 8 mai en Europe mais le 9 mai en Urss. Au final, tout le monde a formellement raison concernant les dates de célébration de la Journée de la Victoire. En revanche, les Occidentaux se réfèrent à l'acte de Reims et les Russes à celui de Karlshorst. La guerre ne s'achève pas en 1945 Notons que la signature de ces actes ne signifiait pas la fin de la guerre mais seulement la suspension des combats. Juridiquement l'Urss était en guerre contre l'Allemagne jusqu'au 25 janvier 1955, lorsque le Présidium du Conseil suprême de l'Urss a adopté un décret déclarant la fin de l'état de guerre. Il instaure des relations de paix entre les deux pays et stipule que «toutes les restrictions juridiques survenues en raison de la guerre contre les Allemands, considérés comme citoyens d'un Etat ennemi, sont abrogées». Mais dans la conscience nationale et avec la contribution de l'Etat, la victoire a commencé à être célébrée le 9 mai 1945. Après tout, il était inutile d'attendre la publication d'un document officiel. Même chose pour les alliés occidentaux. Par exemple, le Royaume-Uni et la France ont officiellement annoncé la fin de la guerre avec l'Allemagne non pas en 1945 mais en juillet 1951. Les Etats-Unis un peu plus tard: en octobre 1951. Les Médias (et les livres d'Histoire, écrits par les Occidentaux) saluent en permanence le rôle des Etats-Unis dans la victoire sur le nazisme. La vérité, occultée par les médias aux ordres de l'Occident, est que les vrais auteurs de la libération de l'Europe du nazisme, sont les Soviétiques. Comparons: 300.000 morts américains, mis en valeur par les médias anglo-saxons, et plus de 20 millions de morts soviétiques. La bataille de Stalingrad C'est l'Urss qui a payé le plus lourd tribut à la Seconde Guerre mondiale. La population de l'URSS a diminué de 12% pendant cette guerre. Après la rupture du pacte de non agression le 22 juin 1941, l'Allemagne nazie a attaqué l'Urss. La Bataille de Stalingrad constitue un tournant décisif de la Seconde Guerre mondiale. Cette bataille - qui a duré 200 jours, du 17 juillet 1942 au 2 février 1943 - a surpassé toutes les autres opérations militaires de l'histoire par son ampleur et son âpreté. La Bataille de Stalingrad s'est déroulée sur un territoire de 100.000 kilomètres carrés. Plus de 2 millions de combattants, jusqu'à 2000 chars, plus de 2000 avions et jusqu'à 26.000 pièces d'artillerie ont été engagés à différentes étapes de cet affrontement monumental. Ses résultats ne manquent pas de surprendre: l'Armée rouge a défait cinq armées: deux allemandes, deux roumaines et une italienne. Plus de 800.000 soldats et officiers nazis ont été tués, blessés ou faits prisonniers. La Wehrmacht a perdu un grand nombre d'armes, de matériels et de munitions. Pour l'URSS, qui a également subi de lourdes pertes, la victoire à Stalingrad a marqué le début de la libération du territoire soviétique et de nombreux pays occupés par l'Allemagne hitlérienne. Ce processus a abouti en 1945 à la victoire sur le Troisième Reich. Près de 760.000 participants à cette bataille historique ont été décorés de la médaille «Pour la défense de Stalingrad». A Moscou et dans toutes les autres villes de Russie, le 9 mai est une journée qui n'est pas comme les autres. La ville entière est à l'arrêt, focalisée sur l'histoire. Les Russes assistent d'abord, aux militaires le soir, selon la tradition, à un feu d'artifice à l'occasion du 69e anniversaire de la Victoire du peuple soviétique dans la Grande guerre patriotique. Mais l'importance de cette journée se ne mesure pas seulement au nombre de soldats présents et au faste du défilé. C'est après la parade militaire que la sensation de communion populaire est la plus intense et la plus étonnante pour un observateur étranger. Au fur et à mesure que la journée avance, le centre- ville redevient accessible et les moscovites envahissent les rues de leur ville. Les vétérans encore en vie marchent au milieu de cette immense foule qui leur parle et les remercie. Des jeunes et des moins jeunes leur offrent des fleurs.