«Il n'y a pas de presse privée ou de presse publique, mais une presse professionnelle» Le nouveau ministre de la Communication, Hamid Grine, qui vient de prendre ses nouvelles fonctions aura du pain sur la planche. Lors du Conseil des ministres de mercredi dernier, M.Bouteflika a ordonné «la mise en place sans délai, de l'autorité de régulation de l'audiovisuel et de l'autorité de régulation de la presse écrite». Le chef de l'Etat avait en outre, assuré que le processus législatif et réglementaire visant le parachèvement du système juridique régissant les activités liées au secteur de la communication se poursuivra activement au cours de l'année, notamment avec les lois relatives à l'organisation de la presse et des métiers y afférents, et aux organes de régulation compétents, ainsi que celles relatives à la publicité et au sondage. Le chef de l'Etat a réitéré son engagement d'appuyer le droit du citoyen à l'information et ce, par «la promulgation des textes législatifs et réglementaires à même de lui garantir l'exercice de ce droit consacré par la Constitution». A noter, que la loi relative à l'activité audiovisuelle, adoptée par le Parlement en janvier comprend 113 articles pour réguler le champ audiovisuel. Cette loi représente, en fait, un cadre juridique élaboré selon les pratiques et normes internationales en vigueur pour mener à bien la gestion du champ audiovisuel en Algérie. Pour préserver, à ce propos, la mission du service public, il est attendu à ce qu'une «autorité indépendante de régulation» soit mise en place en vertu de cette loi et assumera ses prérogatives à la fois en tant que garant et gardien de la liberté d'exercice du métier. Elle sera chargée, notamment, de «veiller au libre exercice de l'activité audiovisuelle dans les conditions définies par la législation et la réglementation en vigueur, à l'impartialité des personnes morales exploitant les services de communication audiovisuelle relevant du secteur public et à garantir l'objectivité et la transparence». En matière de contrôle, l'autorité doit, entre autres, veiller à la conformité aux lois et règlements en vigueur, de tout programme audiovisuel diffusé, quel que soit le support utilisé, s'assurer du respect des quotas minimums réservés à la production audiovisuelle nationale et à l'expression en langues nationales. Pour sa part, la loi de 2012 sur l'information, souligne que l'autorité de régulation de la presse écrite, est une autorité indépendante, jouissant de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Cette autorité est chargée notamment de veiller à l'encouragement et à la consolidation de la publication et de la diffusion dans les deux langues nationales par tous les moyens appropriés ainsi qu'à la transparence des règles économiques de fonctionnement des entreprises éditrices. Par ailleurs, les missions et les attributions de l'autorité de régulation de la presse écrite sont étendues à l'activité d'information écrite par voie électronique, précise-t-on, ajoutant qu'en cas de manquement aux obligations prévues par la présente loi, elle adresse ses observations et recommandations à l'organe de presse concerné et fixe les conditions et délais de leur prise en charge. Cette autorité de régulation est sommée d'adresser chaque année un rapport de son activité et qui doit être rendu public, au président de la République et au Parlement. Ainsi, le nouveau ministre de la Communication, Hamid Grine, qui a pris ses nouvelles fonctions, aura du pain sur la planche. Le nouveau ministre évoquant, lors de la cérémonie de passation de pouvoirs, la feuille de route contenant les objectifs tracés pour le secteur tel que souligné par le Chef de l'Etat, a précisé que sa vision était «claire» et «simple», en se fixant plusieurs objectifs, dont le principal est la «professionnalisation» de la presse. Il a fait savoir que pour lui, «il n'y a pas de presse privée ou de presse publique, mais une presse professionnelle», assurant qu'il entendait agir en faveur d'une presse qui travaille «sur la base d'une information crédible et sourcée». «J'entends agir pour une presse sérieuse, ouverte, rigoureuse et crédible», et contre une presse qui «diffame, cherche le sensationnel ou qui attaque les personnes», a-t-il dit.