Selon le responsable de wilaya de la Protection civile, tous les moyens d'intervention ont été préparés pour faire face à toute éventualité. Deux secousses telluriques ont été enregistrées jeudi matin dans la wilaya de Mostaganem provoquant plus de peur que de mal chez les populations et quelques dégâts matériels. Selon les services du Craag, l'épicentre du tremblement de terre a été localisé à 17 km au sud-est de Mostaganem. La direction de la Protection civile de la wilaya de Mostaganem rassure qu' «aucune victime n'a été enregistrée hormis des dégâts matériels minimes comme la fissuration des murs de vieilles bâtisses dans les communes de Bouguirat et de Mostaganem», a assuré le Lieutenant-colonel Mohamed Baâtichia. Aussi, des murs de l'école moyenne Terfass et plusieurs autres des habitations de la commune de Bouguirat ont été lézardés en plus de l'effondrement partiel d'un mur du stade communal de la même localité. La commune de Mostaganem, chef-lieu de la wilaya, a enregistré l'effondrement du plafond d'une habitation dans le quartier de Matmar. La première secousse, qui a été fortement ressentie par les habitants, a été enregistrée à 3h57, elle était d'une magnitude 4,1 degrés. Elle a été suivie d'une seconde très forte à 6h 22. Celle-ci était d'une forte magnitude 5,2. Selon le Craag, elle a créé un mouvement de panique auprès des populations des communes du sud de la wilaya comme Bouguirat, Aïn Tedles et Kheireddine. La Protection civile a, selon ses responsables, mobilisé tous les moyens d'intervention afin de faire face à toute éventualité. En urgence, une cellule de crise a été mise en place au niveau de la daïra de Bouguirat, question de recenser les dégâts. Plusieurs secousses telluriques ont ébranlé différentes régions du pays au cours des dernières semaines et semé un vent d'inquiétude au sein de la population. Selon les experts en génie parasismique, les séismes sont imprédictibles, répétitifs dans la zone de forte activité sismique, à savoir dans le nord du pays. L'urgence est à la prévention qui doit être sérieusement prise en compte. «Je ne veux pas être alarmiste, mais l'activité de ces derniers jours est préoccupante et je donne des avis réalistes» a déclaré tout récemment un expert sur les colonnes d'un quotidien national. Le plus urgent est d'axer plutôt les efforts sur la prévention et les constructions répondant aux normes parasismiques», a-t-il expliqué avant de noter que «l'Algérie est loin d'être outillée pour faire face à un grand séisme». Une réflexion sur une stratégie de prévention fiable est donc impérative. Cette mission incombe principalement aux institutions de l'Etat. «Actuellement, il n'y a que des corrections de manière superficielle», a expliqué le même expert ajoutant qu'il est «important que les constructions soient réalisées selon les normes et qui pourront donc résister à une forte activité sismique». «C'est la grande problématique», a-t-il souligné. Au cours des derniers jours, très exactement lors de la date-anniversaire du tremblement de terre qui a secoué la région de Boumerdès en 2003, une activité sismique au niveau de plusieurs régions du pays vient rappeler la fragilité du nord du pays et des grandes villes, notamment devant une forte secousse tellurique. Les spécialistes du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique, Craag, expliquent que l'activité sismique est normale et régulière pour ces régions du pays étant donné qu'il s'agit d'une activité sismique continue. Et de préciser que «la moyenne nationale est de 80 à 60 secousses à faible magnitude par mois». L'Algérie est connue pour être une zone sismique très active. Les investigations de paléo sismicité effectuées après le séisme d'El Asnam ont permis de révéler l'existence de traces d'anciens séismes qui auraient affecté cette région. Ces travaux ont montré l'existence de plusieurs séismes importants avec rupture en surface ayant affecté la région depuis au moins 600 ans. L'activité sismique en Algérie du Nord remonte, d'après le Craag, au 02 Janvier 1365, date à laquelle s'est produit le séisme à Alger. Depuis, de nombreux séismes se sont produits. Certains tremblements de terre ont été violents et meurtriers comme ceux qui ont touché Alger en 1716, Oran en 1790, Gouraya en 1891, El Asnam en 1980, Aïn Témouchent en 1999 et Boumerdès en 2003.