Plus de 200 habitants issus des neuf villages (Boumeraou, Amedoun, Aregrag, El Hamma, Ouaoucha, D'rari, Aït Imaouche, Boudhelsane et Ighil N'chita) relevant de la commune d'Amizour se sont rassemblés hier matin devant le siège de la wilaya de Béjaïa pour interpeller les autorités compétentes afin de respecter les promesses faites il y a des années quant au raccordement de leurs foyers au réseau du gaz de ville. Les villageois d'Amizour ont dénoncé l'attitude des pouvoirs publics considérée comme «une injustice dans une République». Les manifestants n'ont pas manqué de pointer du doigt accusateur le premier responsable du secteur, en l'occurrence le DEM. Mettant en valeur toutes les souffrances qu'ils endurent, notamment en période d'hiver, les villageois d'Amizour, ciblent l'inscription de leurs localités dans le cadre d'un programme prévisionnel qui, disent-ils «ne donne aucune date butoir pour les rassurer» et interpellent, par conséquent, les pouvoirs publics d'agir pour prendre des mesures à même d'atténuer un tant soi peu leurs souffrances. Une délégation des protestataires a été reçue par le président de l'APW, Mohamed Battache, qui a interrompu ces vacances pour assurer les protestataires d'intervenir auprès de qui de droit pour mettre fin à cette situation conflictuelle. Les différentes protestations enregistrées à chaque début de la saison du froid et qui continuent présentement sont de nature à attester tout le retard qu'accuse la wilaya en la matière. Même si une volonté de rattraper le retard est fortement affichée par les pouvoirs publics, notamment ces deux dernières années. La pénétration des foyers en gaz de ville, que ce soit dans la zone urbaine ou dans la zone rurale, est estimée officiellement à 40%, alors qu'il était de 18%, il y a trois années. L'objectif tracé par les autorités du secteur est d'atteindre les 65% environ de taux de pénétration d'ici deux années environ avec l'inscription au programme de 50.000 foyers à raccorder piétine en raison des oppositions citoyennes; c'est la problématique qui colle à la peau de tous les projets structurants à Béjaïa. A cela il faut ajouter les caractéristiques géographiques de la région, en majorité des zones montagneuses où sévit un froid glacial, la moitié de l'année, le raccordement au réseau de gaz naturel revêt un caractère particulier. Sachant aussi que les appels d'offres et les études sont faits dans un même appel d'offres, dit national, on comprend vite l'enlisement de la situation. D' où ces manifestations en été pour un besoin qui se fait désirer le plus en hiver.