Sollicité pour de plus amples informations sur la prise en charge des nécessiteux durant le mois de Ramadhan 2014 comme chaque année, Mme Saïda Benhabilès, présidente du Croissant-Rouge algérien (CRA), installée depuis trois mois environ, avance avec regret qu'«il y a des associations qui font dans le bénévolat certes, mais souvent, au nom de l'humanisme et de la solidarité, des associations exploitent de manière irrégulière les dons pour d'autres situations au détriment des pauvres et des nécessiteux», a-t-elle indiqué, hier, lors d'une rencontre au siège du CRA à Alger. Evitant de donner le moindre chiffre sur le nombre de repas qui seront dispensés par jour ou des restaurants qui sont ouverts par le Croissant-Rouge algérien, afin de répondre aux besoins d'une large catégorie de la population, Mme Benhabilès argumente: «Nous sommes une organisation qui doit respecter les lois. Il y a des gens qui profitent des situations et c'est la raison pour laquelle nous sommes au stade de l'élaboration d'un fichier national qui fait la part des choses entre le véritable pauvre et le profiteur», dira-t-elle. L'utilisation de la notion «d'aide alimentaire» est plus respectueuse que«couffin du Ramadhan», qui est distribué sans respect de la dignité humaine et citoyenne. Contrairement aux années précédentes où les restaurants du coeur s'ouvraient sans grandes difficultés dans les quartiers de la capitale pour l'accueil des voyageurs passagers et les nécessiteux qui n'ont pas choisi leur destinée durant le mois sacré de Ramadhan, la réduction du nombre des restaurants Errahma se fait sentir de manière remarquable cette année à Alger. «Cela fait plus de 10 ans que nous ouvrons le restaurant pour nourrir des centaines de nécessiteux et autres passagers, mais malheureusement, ce n'est pas le cas pour cette année», déplore le responsable de l'organisation des enfants de chouhada de l'APC de Sidi M'hamed à Alger. Le responsable de cette organisation n'as pas manqué de souligner le refus de l'APC et du wali délégué de les recevoir afin de soumettre leurs préoccupations, et ce, malgré le caractère de leur organisation en tant que «enfants de chouhada», dira-t-il. Coupant la volonté de nombreux bienfaiteurs qui ne cherchent qu'à apporter une plus-value à des milliers d'ouvriers qui souffrent de la dégradation du pouvoir d'achat avant tout et d'autres qui n'ont pas choisi leur destinée en prenant place dans les restaurants Errahma, afin d'économiser un tant soit peu pour les jours à venir, les responsables concernés par les autorisations d'ouverture ont d'autres idées qui ne collent pas forcément à la réalité des Algériens qui souffrent de situations souvent déplorables. M.B. venu de Biskra est âgé de 65 ans. Père de 3 enfants, il souffre de problème familial et révèle son secret. «Cela fait 11 ans que je fuis le mauvais sang dans ma maison. Je ne veux pas mourir dans le mauvais sang au sein de ma famille elle-même», dira Mohamed, et ce, rien que pour revenir sur les conséquences de la destruction de la cellule familiale depuis les années 1990. Activant dans les activités humanitaires et la formation aux métiers de la cuisine, (gâteaux), l'association nationale Horizon, donne l'exemple. «Rien ne vaut le geste de faire du bien aux autres et oublier. Ceux qui viennent ici, chacun à son histoire.»