img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P140702-04.jpg" alt=""Kolossal" gardien de but des Verts" / Elu «homme du match» Algérie-Allemagne (1-2 a.p.), le gardien de but algérien, Raïs Ouahab M'bolhi, a marqué de son empreinte ce Mondial de par ses prestations aussi extraordinaires que régulières avec un sans-faute rare à un tel niveau de compétition. Après sa première bonne prestation contre la Belgique bien que les Verts aient perdu la partie (2-1), le gardien de but algérien M'bolhi a été égal à lui-même face à la Corée, avant d'entrer dans la légende face à ces Russes insaisissables. Et puis enfin, le grandissime match et la brillante et étincelante prestation avant-hier face à l'ogre allemand, Raïs Ouahab M'bolhi force bien la reconnaissance. Pourtant, le keeper des Verts a vraiment souffert tout en travaillant d'arrache-pied pour arriver aux cimes et surtout à la reconnaissance de tous: observateurs, spécialistes, journalistes et fans des Verts. Premier coup dur pour Raïs M'bolhi: son équipe russe Kyrilia Sovetov où il a été d'abord relégué au poste d'éternel remplaçant avant d'être carrément mis sur la liste des libérables! Il est sans club. D'aucuns fustigent le coach Vahid Halilhdozic qui le convoque, tout de même, aux stages et matchs des Verts malgré son manque de compétition et surtout son cas de «chômeur». On avait même évoqué un probable dans un club algérien et notamment le MCA pour qu'il puisse garder confiance. Il rejoint le club bulgare le CSKA Sofia, mais il a toujours ce statut précaire de remplaçant manquant terriblement de temps de jeu puisqu'il n'a disputé que 18 matchs. Il est cité dans plusieurs clubs européens, mais rien dans le concret. On parle donc de Mohamed Lamine Zemmamouche comme désormais portier n° 1 des Verts au vu de la situation que traverse Raïs M'bolhi qui, sans se décourager et en contact direct avec coach Vahid s'entraîne selon les directives du Bosnien. Il est donc menacé par Zemma qui le remplace au poste en 2013, lors du barrage retour face au Burkina Faso puis les matchs amicaux devant la Slovénie et l'Arménie. Mais personne, hormis, coach Vahid, ne savait qu'en réalité, il est et restera le gardien n° 1 des Verts. Très calme, M'bolhi ne s'attarde nullement sur les critiques dont il a fait l'objet, poursuivant son travail et ses entraîne ments spécifiques avec l'aide du coach Vahid dans l'espoir de se retrouver parmi les 23 Mondialistes. Et c'est justement ce qui a été bel et bien le cas. Vahid Halilhodzic est le seul et unique à connaître parfaitement les performances de Raïs Ouahab M'bolhi. Première prestation de Raïs M'bolhi face à la Belgique lors du premier match du groupe H du Mondial. Le gardien de but des Verts sauve sa cage par pas moins de cinq fois, avec toute la panoplie des keepers de classe mondiale: détentes, claquettes, réflexes réguliers et arrêts au sol. Il se met en confiance et surtout met ses coéquipiers dans la même situation. M'bolhi fait étalage de son talent, lors du match contre la Corée du Sud, puis il crée la sensation face à la sélection russe. Comme pour répondre aux responsables de son ancienne équipe, prouvant qu'ils ont eu tort de le mettre sur la liste des libérables! Enfin, face à l'Allemagne, Raïs Ouahab M'bolhi a, à lui seul, découragé les joueurs «vedettes» allemands dont Khedira, Lahm, Kroos, Ozil, Müller, Gotze et Schurrle. Il est vrai que malgré cette extraordinaire prestation contre les Allemands qui lui a valu d'être «homme du match», Raïs n'a pas pu empêcher la défaite des Verts. Mais ce fut une défaite honorable, à la dimension et à la taille de Raïs M'bolhi et de tous ses coéquipiers qui ont été de véritables combattants dans ce match décisif des 8es de finale. Le rôle de sa mère...! Et avant de terminer, il est très important de rappeler que malgré toutes les difficultés qu'a traversées Raïs Ouahab M'bolhi, il a toujours privilégié l'Algérie avant tout. Jugez-en: L'Equipe nationale algérienne allait préparer son match contre le Gabon en août 2010 sous la houlette du coach Rabah Saâdane. Raïs M'bolhi allait juste rejoindre le stage des Verts et voilà qu'il est destinataire d'une très très mauvaise nouvelle: il vient de perdre sa mère. Une triste et surprenante nouvelle qu'il a d'ailleurs apprise le jour même de son déplacement en Algérie. Affecté par la disparition de la personne la plus chère au monde pour lui, le gardien n°1 des Verts s'est isolé dans sa chambre d'hôtel au Sheraton pendant deux jours. Il a quitté sa chambre au troisième jour pour intégrer le Cercle militaire de Béni Messous, lieu de résidence de la sélection qui était en stage de préparation en prévision de la rencontre face au Gabon. Il a pris part d'ailleurs à la séance de l'entraînement l'après-midi avec ses camarades. La nouvelle du décès de sa mère lui est parvenue à l'aéroport d'Alger. Il a dû quitter l'aéroport à destination de l'hôtel Sheraton le coeur lourd et les idées embrouillées, ne sachant quoi faire; retourner à Paris pour assister aux obsèques de sa mère ou bien rester à Alger et prendre part au stage et éventuellement à la rencontre face au Gabon. Ne pouvant rallier la capitale française dans les plus brefs délais afin de pouvoir accompagner sa mère à sa dernière demeure, le gardien algérien a décidé de rester à Alger. Conscient de ne pouvoir rien changer au destin, M'bolhi s'arme de courage et préfère donc répon-dre à la convocation de Saâdane. Et c'est là où se trouve justement la clé pour ouvrir la porte à la fameuse question pourquoi avoir choisi une telle décision de rester? Eh bien la réponse est toute simple: Raïs M'bolhi a choisi d'honorer les couleurs de l'Algérie, justement pour rendre hommage à sa mère. Le rôle de la mère de M'bolhi a été énorme dans le choix de son fils de défendre les couleurs de la sélection du pays maternel. Il fallait la voir cette mère, toute heureuse que son fils porte le maillot algérien lors du dernier Mondial sud-africain! Un rêve devenu réalité pour elle. Raïs M'bolhi a décidé de ne pas retourner à Paris, afin d'honorer sa première participation avec les Verts sur le sol algérien pour rendre hommage à sa défunte mère qui a tant souhaité voir son fils se produire devant le public de son pays. La mère de M'bolhi avait déclaré, entre autres à nos confrères du quotidien sportif Le Buteur, lors du dernier Mondial 2010 ce qui suit: à la question: «Pensez-vous qu'il puisse devenir le titulaire de l'Equipe nationale?» La réponse a été: «Si vous parlez d'aptitude, de potentiel et de détermination, je n'ai aucun doute... En parlant avec son fils au téléphone, lors de ce Mondial, elle confie qu'il «m'a remercié de l'avoir accompagné durant toutes ces années, de l'avoir soutenu et surtout de ne pas avoir douté de lui...». La mère de M'bolhi est originaire de Bordj Bou Arréridj. Le voile des origines de la mère de Raïs Ouhab M'bolhi, a été levé par notre confrère des services des sports de la radio locale, Khalil Djebrani. Celui-ci a retrouvé la trace de ses parents qui résident dans la localité de Colla, village situé à 30 km au nord de la wilaya, dans la petite Kabylie. Un reportage a été consacré à cette découverte et les oncles de Raïs sont intervenus sur les ondes au cours d'une émission. Confidence pour confidence, Abdelhamid Ouhab, un de ses deux oncles, a rapporté qu'avant de rendre son dernier soupir, la mère de Raïs a appelé son fils pour lui dire de jouer le match contre le Gabon. Comme si elle avait senti qu'elle n'allait plus être de ce monde, ce jour-là... Quatre ans plus tard, la mère de M'bolhi pourrait être fière de son fils qui a éclaboussé de sa classe ce Mondial et tous les écrans à l'échelle mondiale. Lui, c'est un véritable «Raïs», notre Ouahab M'bolhi!