«Je ne suis pas un héros» Rais M'bolhi est la principale satisfaction d'une équipe d'Algérie qui a été éliminée de la Coupe du monde sans avoir eu l'occasion de montrer réellement de quoi elle était capable. Débarqué comme remplaçant, le gardien du Slavia Sofia a su saisir sa chance et s'imposer dans les bois des Fennecs. Avant d'aller voir plus haut ? Le 4 mai 2010, il est convoqué en Equipe nationale Peu de gens savent que la présence de M'bolhi dans la cage des Fennecs est due à un incroyable concours de circonstances. Sa première convocation en Equipe nationale remonte au 4 mai dernier, sans qu'auparavant il n'ait eu le moindre contact avec l'un des membres de la fédération. Le consul d'Algérie en Bulgarie avait donné alors des instructions pour que son passeport lui soit établi dans les plus brefs délais. Tout s'enchaînera très vite pour M'bolhi qui se retrouve maintenant l'incontestable numéro un au poste de gardiens de but des Fennecs, lui qui est sur le point d'être recruté par le plus prestigieux des clubs anglais, Manchester United. Au mois de mars, il se confie au Buteur pour dire qu'il est Algérien Bien avant que Saâdane ne décide de le convoquer pour une première présélection, M'bolhi avait affirmé son algérianité en exlusivité au Buteur. Il confiera, à l'époque, que son père était d'origine congolaise et que sa mère était algérienne. Raïs M'bolhi ajoutera que si Domenech et Saâdane lui faisaient signe en même temps, il n'hésitera pas une seconde à choisir l'Algérie. La surprise du cheikh, c'est lui. Jamais sélectionné par Rabah Saâdane, Raïs M'bolhi, portier quasi inconnu du championnat bulgare, a été appelé par le sélectionneur algérien pour prendre part à la Coupe du monde en Afrique du Sud. Une belle histoire qui s'est transformée en conte de fées. Un parcours chaotique Ce gardien de 24 ans est en train d'atteindre la reconnaissance après laquelle il courrait en quittant le centre de formation de l'Olympique de Marseille. Pour ceux qui ne le savent pas, M'bolhi est né à Paris. De mère algérienne et de père congolais, il a eu un parcours chaotique. C'est le moins que l'on puisse dire : après une pige en Ecosse où il ne s'impose pas à Hearts of Midlothian, il va jouer en Grèce. D'abord en D2, à l'Ethnikos Piraeus puis à Panetolikós FC, avant d'aller au… Japon. Titulaire en Japan-League avec le FC Ryūkyū de Philippe Troussier, M'bolhi part rebondir en Bulgarie. Là-bas, il s'impose comme meilleur gardien du pays et attire l'œil du sélectionneur national. La Russie lui fait les yeux doux, tout comme l'Angleterre où Manchester United et Newcastle suivent de près ses performances. La bonne étoile ? Raïs Ouhab M'bolhi a su profiter de l'erreur (?) de Faouzi Chaouchi face à la Slovénie pour lui subtiliser sa place de titulaire. Mieux, après avoir découragé à lui seul les attaquants anglais, Wayne Rooney et Peter Crouch en tête, M'bolhi récidivera face aux Américains, ne craquant qu'à la dernière minute des arrêts de jeu après avoir détourné les tentatives de Dempsey, Altidore, Donovan ou Bradley. Sa très belle prestation n'a malheureusement pas suffi. Convoqué sur la base de quelques images vidéo Aussi incroyable que cela puisse paraître, M'bolhi a été convoqué en Equipe nationale qu'après que Saâdane et ses adjoints eurent visionné des images vidéo de quelques matchs de M'bolhi. Sur la question de son appréhension par rapport à son adaptation au sein de la sélection algérienne, il avait déclaré à l'époque : «Cela ne devrait pas constituer un problème pour moi. Je connais plusieurs éléments de la sélection, donc mon intégration devrait se faire le plus normalement du monde. Je connais Bougherra, Ziani, Yebda et Djebbour. On n'est pas amis, on s'était déjà croisés par le passé. Avec Bougherra par exemple, on a un ami en commun qui jouait avec lui à Charlton.» Humble, timide et grand bosseur, M'bolhi avait rassuré : «Je travaille beaucoup pour ça. Je ne vais pas me mettre à dire que je mérite d'être sélectionné. C'est manquer de respect au sélectionneur qui connaît mieux que quiconque son travail. Seulement, je serais très heureux si on me faisait appel, c'est certain.» Eh bien ! C'est chose faite et le gardien de but du Slavia Sofia rejoindra la sélection nationale à Crans-Montana pour effectuer le premier stage de préparation qui s'est déroulé du 13 au 26 du mois de mai. Le 4 mai 2010, tout se précipite Raïs Ouhab M'bolhi n'oubliera pas de sitôt la date du 4 mai 2010. Et pour cause, l'entraîneur de l'Equipe nationale, Rabah Saâdane, le convoquera pour préparer le Mondial sud-africain puis sera invité à effectuer des essais au sein du célèbre club anglais, Manchester United. Bien sûr, sa venue parmi les Reds n'est pas encore effective, mais le rêve du petit gamin qui avait foulé la pelouse du vieux stade de Colombes est en train de devenir réalité. L'éternel «deuxième gardien» comme il le disait si bien, qui a connu un début de carrière très difficile, vient de réaliser deux «rêves» à la fois : participer à un Mondial et pourrait jouer dans un des plus grands clubs du monde. C'est pour dire que la vie de ce jeune gardien de 24 ans risque de connaître une ascension incroyable au cours des tout prochains mois. Au lendemain de son match face à l'Angleterre, Rais M'bolhi s'est déclaré «fier et heureux» d'avoir honoré sa première sélection en compétition internationale, soulignant que le mérite revient à toute l'équipe qui a fait un «gros match». «Je suis fier et heureux d'avoir honoré ma première sélection. Je suis content de ma prestation, car cela ne s'est pas trop mal passé. Mais je reste calme et il ne faut pas s'emballer», a indiqué le néo-international des Verts. Celui que les Algériens considèrent comme un héros, après son excellente prestation à Cape Town face à l'Angleterre, souligne avec une réserve et une timidité rares à ce niveau que l'équipe a fait une bonne prestation, certes, mais nous n'avons fait que match nul. «Non, je ne suis pas un héros. On n'a pas gagné, on fait un très bon match, mais ça reste qu'un match nul», a précisé le suppléant de l'habituel titulaire, Fawzi Chaouchi. Expliquant sa prestation, M'bolhi a reconnu que l'entame du match a été quelque peu timide mais que cela s'est amélioré au fil du match. «C'est vrai que les premiers ballons étaient un peu difficiles, mais par la suite il fallait se re-concentrer et rentrer dans le match», a-t-il indiqué, précisant qu'il n'a éprouvé aucune appréhension ou eu des problèmes de communication avec ses défenseurs. Le nouveau keeper de la sélection algérienne a confirmé tout le bien que l'on pensait de lui, contre les Etats-Unis dans un match à «couteaux tirés» que les Fennecs perdront dans les ultimes secondes.