La première ferme éolienne algérienne a été mise en service, ainsi que le prochain forage de quatre puits d'exploration du gaz de schiste à Ahnet et Illizi. L'Algérie vient de mettre en service sa première ferme éolienne d'une capacité de 10 mégawatts, implantée à Adrar. Cette centrale de production d'électricité à base de l'énergie éolienne doit servir de projet pilote pour le plan éolien du gouvernement de 420 mW à l'horizon 2024. En effet, la ferme a été inaugurée par le ministre de l'Energie, M.Youcef Yousfi, lors d'une visite de travail et d'inspection dans la wilaya. La ferme implantée sur une superficie de 30 hectares dans la zone de Kabertène à 72 km au nord du chef-lieu de la wilaya, est constituée de 12 éoliennes d'une puissance unitaire de 0.85 mW chacune, soit une capacité globale de 10 mW, et l'énergie produite devra être évacuée vers le poste 220/30 KV situé dans la même localité. Entamé en octobre 2011 et devant être livré initialement au deuxième trimestre de l'année 2013, le projet a nécessité près de 32 mois de travaux. D'un coût global de 2,8 milliards, les travaux de réalisation de cette ferme «pilote» ont été confiés au consortium algéro-français (Cegelec) en partenariat avec un groupement composé de sociétés filiales de Sonelgaz, en l'occurrence Etterkib et Inegra, qui ont pris en charge les travaux de génie civil et de montage des installations. La première du genre à l'échelle nationale, cette ferme fait partie d'un vaste plan de projets de génération de 22.000 mW d'énergie renouvelable à l'horizon 2030, dont 12.000 mW destinés à la demande nationale et 10.000 à l'exportation. Il est a préciser qu'un programme national de développement des énergies renouvelables a été tracé pour la période 2011-2030, visant à terme à produire 40% de la consommation nationale d'électricité à partir des filières solaires et éoliennes. Selon Sonelgaz, le programme sera mené en trois phases. La première concerne la réalisation de projets pilotes pour tester les technologies disponibles (2011-2013), la deuxième phase relative au début du déploiement du programme (2014-2015), et la dernière le déploiement à grande échelle (2016-2020). L'étude du consortium industriel pour l'électricité des déserts (DII), le promoteur du projet Desrtec, estime que l'Algérie dispose d'un potentiel énorme en énergie éolienne, et met en exergue les conditions météorologiques particulièrement propices au développement de l'éolien terrestre, avec une vitesse des vents atteignant les 10m/s à une hauteur de 50 m sur certains sites. Sur un autre volet, et une autre énergie dite «fossile», quatre puits d'exploration du gaz de schiste devront être forés durant l'année 2014 dans les bassins d'Ahnet et d'Illizi au sud d'In Salah. C'est ce qu'a fait savoir la société d'hydrocarbures Sonatrach, avant d'augmenter le nombre dans les années à venir. Cette annonce intervient après l'autorisation accordée en mai dernier par le Conseil des ministres au groupe pétrolier de mener un programme de forage de 11 puits étalés sur 7 à 13 ans. Selon les indications fournies, Sonatrach compte forer 117 puits en effort propre en 2014, dont quatre puits pour la recherche et l'exploration du gaz de schiste. En mai dernier, le Conseil des ministres avait donné son accord pour le lancement des procédures requises en direction des partenaires étrangers. «Les projets d'accord pour entamer les prospections seront soumis le moment venu à la décision du Conseil des ministres» avait souligné un communiqué. Selon ce document, les premières indications disponibles laissent entrevoir des capacités nationales «appréciables» en gaz et huile de schiste, ainsi que des perspectives «prometteuses» en termes de quantité récupérables. Pour rappel, Sonatrach a réalisé le premier forage schiste en 2012, à Ahnet (sud d'In Salah), un puits expérimental qui lui a permis d'approfondir davantage ses données sur les réserves gazières non conventionnelles de ce bassin. Les études croisées menées sur ce gisement par Sonatrach ainsi que des bureaux de consulting internationaux ont permis au groupe d'avoir une meilleure estimation du potentiel du sous-sol qui sont très encourageantes. Selon une étude réalisée par le département américain de l'énergie (DOE) en collaboration avec la firme américaine Advanced Ressources International (société de consultants des industries des hydrocarbures à l'échelle internationale), l'Algérie compte, outre Ahnet, six autres bassins renfermant le gaz de schiste. Il s'agit des bassins de Mouydir, Berkine-Ghadamès, Timimoun, Reggane et Tindouf, qui contiennent des réserves techniquement récupérables.