Le projet n'est pas définitivement finalisé et il faut encore attendre la fin de l'année en cours. Le ministère détecte son ulcère? Il y a lieu de le dire compte tenu de la révélation faite par cette institution névralgique. IL vient de créer un fichier et pas n'importe quel fichier, ça reste un événement grandiose pour les ressources humaines. Nous sommes le 15 juillet 2014. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière convoque la presse nationale en cette journée ramadhanesque pour annoncer une importante nouvelle. L'annonce tant attendue est: le ministère de la Santé dispose enfin de ce qui est appelé «un fichier national de ses ressources humaines», ou alors «un système d'information sur les ressources humaines du ministère de la Santé». D'abord, «c'est une première en Algérie», s'est félicité le directeur général des ressouces humaines du ministère de la santé, Benchikh El Hadj. Encore, «une véritable avancée dans le secteur de la Santé», selon lui, car «ce système d'information aurait dû être mis en place dès l'indépendance de l'Algérie, en 1962». Il aurait donc fallu attendre 54 longues années pour pouvoir disposer de ce système qui donne l'information avec une grande précision sur le potentiel humain dont dispose ce département et encore pour permettre une meilleure gestion du personnel de santé au niveau des établissements hospitaliers à l'échelle nationale. Le directeur des ressources humaines a fait savoir que l'idée de la mise en place de ce système a vu le jour depuis l'installation du nouveau ministre, Abdelmalek Boudiaf, à la tête du département de la santé. Tout de même, «le projet n'est pas définitivement finalisé et il faut encore attendre la fin de l'année en cours», selon Benchikh. Il est révélé par la même occasion que jusqu'au 31 décembre 2013, «le ministère de la santé emploie en tout; 279.575 personnes tous métiers confondus!». Selon Benchikh, qui a voulu détailler quelques chiffres, ce dernier parle de «111.480 paramédicaux. 11.513 médecins spécialistes, 23.546 médecins généralistes, 1207 pharmaciens de la santé, 2160 sages-femmes... etc.» Bien sûr, il, s'agit là d'employés du secteur public de la santé seulement. Le même recensement fait découvrir aux responsables des ressources humaines, que le ministère de la Santé emploie aussi des architectes. «Nous avions découvert que nous employons 45 architectes à l'échelle nationale», a indiqué M. Benchikh. «C'est la première fois que nous avons un fichier national. Nous n'avons pas encore analysé ces chiffres. C'est ce que nous allons faire par la suite. L'analyse et l'étude de ces chiffres nous permettront sans doute d'établir une véritable stratégie pour le secteur de la santé dans le pays», se félicite-t-il. Comme quoi, toute les stratégies déjà prônées par les précédents ministres qui se sont succédé à ce département n'avaient aucune base ou fondement et n'étaient bâties que sur des mesures de type populiste sans études préalables? Bref, le directeur des ressources humaines du ministère s'est félicité de découvrir la raison de la mauvaise gestion qui caractérise les structures sanitaires à travers le pays. «Nous avons découvert que nous ne disposions que de 714 gestionnaires à l'échelle nationale ce qui couvre un peu plus de 600 établissements. Comme quoi, il y a des établissements dont on ne peut même pas assurer le poste du directeur», fait-il savoir. Le responsable en question a eu des idées dans le tas qu'il a voulu partager avec la presse nationale. «Avec cette base de données, on peut bien déterminer nos manques et nos besoins. Nous pouvons même avec le ministère de l'Enseignement supérieur orienter les formations selon nos attentes», poursuit-il.