«Saâdani, qui a perdu un de ses proches parents, se trouve chez lui à Oued Souf depuis quelque temps.» Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, retarde l'installation de la commission de préparation du 10e congrès prévu au cours du premier trimestre 2015. La crise qui mine le FLN est en partie à l'origine de l'attitude de prudence affichée par M. Saâdani. Même si selon le chargé de communication du FLN, Saïd Bouhedja, «Saâdani qui a perdu un de ses proches parents se trouve chez lui, à Oued Souf depuis quelque temps». Cette commission, composée de tous les membres du comité central, ne tiendra sa première réunion qu'au mois d'août prochain. «Elle pourra intervenir durant la deuxième semaine du mois prochain», selon M.Bouhedja. Echaudé par les affrontements ayant émaillé la session du CC du 24 juin dernier, Saâdani ne semble pas pressé de rééditer cette expérience chaotique, d'autant plus que tous les membres du CC peuvent en faire partie de ladite commission. Il sera procédé, lors de cette réunion, à la répartition des tâches à travers l'installation de différentes sous-commissions du congrès. Il s'agit des commissions qui prendront en charge l'élaboration des statuts du parti et des programmes, la sous-commission pour prendre en charge les questions organiques. Il sera également question d'une sous-commission des résolutions politiques. Rejoint par Abdelkrim Abada, le coordinateur des redresseurs et les soutiens du candidat à la présidentielle d'avril dernier, Ali Benflis, issus du FLN, Saâdani a toute latitude de coudre de fil blanc les préparatifs et les résultats du prochain congrès. L'actuel ministre d'Etat et représentant personnel du président de la République, Abdelaziz Belkhadem et son alter ego, Abderahmane Belayat, qui ont perdu la bataille de la session ordinaire du CC, jurent de reprendre du poil de la bête après le mois de Ramadhan. L'installation de la commission de préparation du 10e congrès du parti a été faite lors de la session ordinaire du CC tenue à l'hôtel El Aurassi. Dans le même ordre d'idées, Amar Saâdani qui a été intronisé à la tête du parti fin août 2013, ne veut pas non plus subir le même camouflet ayant émaillé la campagne pour la présidentielle d'avril 2014 qu'il a tenté d'animer en faveur du président-candidat. De ce fait, le FLN souhaite faire passer les amendements par le Parlement. Par ailleurs, dans sa contribution à la révision de la Constitution, le FLN a fait 33 propositions dont l'officialisation de tamazight, la limitation à deux ans des mandats présidentiels, une seule session du Parlement de six mois minimum et une immunité à vie du président de la République. Ce parti propose aussi de lancer un débat sur le bicaméralisme du Parlement et la suppression du Conseil de la nation. Ce parti revendique, notamment son droit à la formation du gouvernement en tant que parti majoritaire dans le Parlement. L'ex-parti unique propose de nouvelles prérogatives pour le Parlement, notamment la possibilité d'amender les textes de projets de lois présentés par l'Exécutif. Le droit d'instituer des commissions d'enquête sur des affaires d'intérêt général. La possibilité que les 3/4 des membres du Parlement puissent se réunir, et proposer une révision de la Constitution au président de la République figure également sur la liste des amendements proposés. Sur les conditions d'éligibilité du président de la République, le FLN émet des réserves sur la nationalité algérienne d'origine du conjoint du candidat à la présidence. Il propose de supprimer le terme «origine». Le FLN veut que le gouvernement adresse, à chaque chambre du Parlement, une situation semestrielle détaillée sur l'utilisation des crédits budgétaires qui lui ont été votés au titre de l'exercice en cours, la séparation des pouvoirs et le renforcement du rôle des élus sont également proposés. Il y aura lieu aussi d'inscrire dans la Constitution que le pouvoir judiciaire de la magistrature est indépendant et que cette indépendance soit «garantie par l'Etat, et encore mieux, par le chef de l'Etat».