A quand une session extraordinaire pour élire un nouveau secrétaire général? L'élection du secrétaire général lors de cette session est obligatoire pour que la compétition soit libre. Amar Saâdani use de toute son énergie pour recruter dans le camp adverse et du coup, couper l'herbe sous les pieds du groupe de Belayat. Avant-hier, il n'a pas manqué de renouer avec son compagnon du secrétariat exécutif (2005- 2010) en prétextant d'une visite de courtoisie à M.Abada, de retour de France où il s'est fait prodiguer des soins suite à sa maladie. L'homme fort du FLN a proposé une réconciliation avec le coordinateur des redresseurs, Abdelkrim Abada. «On a parlé de la situation à laquelle est parvenu le parti», nous a précisé, hier, M.Abada au téléphone. Notre interlocuteur qui reconnaît que «le parti est menacé, souligne que tous les cadres du parti doivent assumer leur responsabilité quant à la sauvegarde de la structure du parti». Quant à la réponse qu'il réservera à la convocation de Saâdani à participer à la session du CC, il indique qu'«elle sera tributaire de la consultation et discussion qu'il compte mener avec les autre membres du groupe de redresseurs». Tout en confirmant que M.Abada qui a précisé que cette entrevue n'a rien d'officiel, il souligne que le resserrement des rangs, certes, s'impose mais sous quelles conditions?», s'est-il demandé. Abderrahmane Belayat, quant à lui, affirme que «tout se déroule au FLN comme prévu». Le coordinateur du bureau politique, M.Belayat. a indiqué que «l'élection du secrétaire général lors de cette session est obligatoire pour que la compétition soit libre, car sans l'élection du SG, la situation déjà pourrie risque de s'aggraver davantage». M. Belayat qui n'a pas voulu affirmer ou infirmer sa participation à cette session organisée par Saâdani, fait savoir que dans le cas où Saâdani rééditerait le coup du mois d'août dernier en n'inscrivant pas l'élection du secrétaire général à l'ordre du jour, la situation du parti se dégradera davantage.» Notre interlocuteur qui insinue sans dévoiler ses cartes qu'il y aura des surprises lors de cette réunion en défaveur de Saâdani croit savoir que «les mêmes soutiens qui ont intronisé Saâdani en août dernier, lui ont obtenu une autorisation de la wilaya d'Alger». M.Belayat encourage Salah Goudjil à faire sa proposition relative à l'installation d'une direction collégiale lors de ladite session du comité central. De son côté, le chargé de communication du FLN, Saïd Bouhedja a confirmé «l'obtention de l'autorisation pour organiser la session du CC le 24 du mois en cours accordée par les services de la wilaya d'Alger». Ce dernier s'est contenté de dire que «le rapport de la commission de discipline qui reste confidentiel sera exposé lors de cette réunion». L'ex-porte-parole du FLN, Kassa Aïssi a dénoncé vigoureusement l'attitude de la wilaya d'Alger, qui est qualifiée de «partielle et tendancieuse». L'octroi d'autorisation à l'aile Saâdani dénote «l'absence flagrante de neutralité et reflète l'attitude, du deux poids, deux mesures de cette administration», déplore-t-il. Le FLN s'apprête à tenir la session du comité Centrale le 24 juin à l'hôtel El Aurassi d'Alger. Ce parti a déjà obtenu mercredi dernier l'autorisation de la wilaya d'Alger pour tenir la session de son CC. En revanche, l'aile du coordinateur du bureau politique, Abderrahmane Belayat, qui a déposé la demande d'autorisation de la tenue d'une session extraordinaire pour élire un nouveau secrétaire général à la tête du parti attend depuis plus de six mois le sésame pour destituer Amar Saâdani, élu à la tête du secrétariat général du parti, le 29 août dernier. Quatre points sont inscrits à l'ordre du jour de cette réunion. Il s'agit du bilan politique semestriel de l'équipe de Saâdani marqué par sa participation active à la campagne électorale en faveur du 4e mandat pour Bouteflika, la présentation du bilan financier du parti et les propositions de l'ex-parti unique pour la révision constitutionnelle. Dans ce contexte, si la mouture actuelle de l' amendement de la Constitution consacre le régime semi-présidentiel, cependant, pour la revendication du FLN relative au chef de gouvernement issu de la majorité parlementaire n'est pas retenue. Le véritable enjeu de cette session est relatif à la préparation du congrès du parti, prévu en 2015. Ce point est également inscrit à l'ordre du jour du CC. Le dernier point est lié à «l'adoption du rapport de la commission de discipline». Plusieurs cadres du parti parmi les détracteurs et opposants à Amar Saâdani dont l'ancien ministre des Transports, Amar Tou et Abderrahmane Belayat risquent de perdre leur qualité de membres du CC. Saisie par le secrétaire général du parti, la commission de discipline, présidée par Amar Ouazani a programmé sa troisième réunion aujourd'hui pour statuer sur le cas de plusieurs cadres.