Ghardaïa a déjà vécu un Ramadhan mouvementé. Après d'interminables visites des officiels et autre renforcement du dispositif sécuritaire, rien n'est parvenu à apaiser les esprits. Même le jour de l'Aïd el Fitr, à Ghardaïa, les Mozabites et les Chaâmbis n'ont rien pu partager autre que «la violence». Une trentaine de personnes ont été blessées dans la nuit de lundi à mardi derniers à Berriane (45 km au nord de Ghardaïa), dans des échauffourées déclenchées suite à l'agression d'une passante par jets de pierre, a-t-on appris hier de source médicale locale. Une citoyenne, qui se dirigeait vers la polyclinique de Berriane, a reçu un galet projeté par un groupe de jeunes, entraînant l'intervention d'un de ses proches puis un attroupement sur les lieux, suivi de violentes échauffourées. Des violences qui se poursuivent toujours. Ces échauffourées ont fait de nombreux blessés, dont des agents des forces de l'ordre arrivés en renfort pour s'interposer entre les parties en conflit, selon un élu local joint par téléphone. Les antagonistes ont dressé des barricades à l'aide de pierres et autres objets hétéroclites et brûlé des pneus pour bloquer la route nationale à la circulation et empêcher l'accès des forces de l'ordre, a-t-il ajouté. Les forces de l'ordre ont utilisé des bombes lacrymogènes pour disperser les antagonistes et empêcher tout regroupement des émeutiers, a ajouté la même source. Les actes de vandalisme et de destruction d'édifices publics et du mobilier urbain ainsi que des traces de pneus brûlés, des pierres érigées en barricades et des douilles de bombes lacrymogènes sont encore visibles dans la localité formant ainsi une image de désolation du centre-ville de Berriane, a affirmé l'élu communal. Jusqu'à hier et au moment où nous mettions sous presse, le bilan fait état de l'incendie de «dix maisons dont un collège et deux voitures», selon Babaz Khodir, membre de la Cellule de coordination et de suivi des événements dramatiques qui secouent cette wilaya. M.Babaz fait savoir que «les forces de l'ordre n'arrivent toujours pas à maîtriser la situation». Selon nos sources, à l'origine de ces tristes événements, la mèche a été allumée par les Chaâmbis. «Les Chaâmbis ont attaqué des Mozabites avec des pierres», affirme-t-on. Et ce malheureusement, au moment où les «Mozabites accomplissaient leur prière de l'Aïd à la mosquée du quartier de Baba Saâd», précise-t-on encore. Il faut dire que Ghardaïa a déjà vécu un Ramadhan mouvementé. Après d'interminables visites des officiels et autre renforcement du dispositif sécuritaire, rien n'est parvenu à apaiser les esprits. Des affrontements ne cessent d'éclater entre les Arabes et les Mozabites.