Des centaines de morts n'ont pas fait réagir nos partis politiques Le FLN et le RND n'ont soufflé mot depuis le début des hostilités entamées par les raids aériens avant de passer à l'offensive terrestre. Les massacres commis par l'armée israélienne dans la bande de Ghaza et qui ont fait plus de 1100 morts n'ont pas fait sortir les partis politiques algériens au pouvoir de leur silence. Paradoxalement, ces partis, le FLN et le RND en l'occurrence, n'ont soufflé mot depuis le début des hostilités entamées par les raids aériens avant de passer à l'offensive terrestre. Un silence qui est en contradiction avec la position des autorités officielles exprimée notamment par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. La logique aurait voulu que ces deux partis, étant au pouvoir et disposant de la majorité parlementaire, traduisent la position officielle par leur réaction et action. Or, ni le FLN ni le RND ne semblent intéressés par ce qui se passe à Ghaza, alors que plusieurs manifestations de soutien au peuple palestinien ont été organisées dans plusieurs villes du pays. Ce silence intrigant du FLN a été déploré récemment par Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, conseiller personnel du président de la République et ex-secrétaire général du parti. Mais ces deux partis ne sont pas les seuls à observer le silence. Le plus vieux parti de l'opposition, le FFS, n'a pas, lui aussi, réagi à la situation à Ghaza. Ce parti est devenu peu réactif ces derniers mois y compris à l'actualité nationale. Par contre, d'autres formations politiques ont fait de l'agression israélienne contre Ghaza leur préoccupation de l'heure. Il s'agit surtout du Parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune qui est allé jusqu'à demander l'autorisation d'une marche de soutien à Alger, alors que la loi l'interdit. Vendredi dernier, après la prière de Dohr, des milliers de citoyens ont battu le pavé de la capitale sans être inquiétés. La veille, le PT a organisé avec l'Ugta un rassemblement au siège de la Centrale syndicale. Dans son intervention devant la foule, Mme Hanoune a affirmé la poursuite de la mobilisation jusqu'à la «victoire» de la cause palestinienne. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) n'a pas manqué l'occasion pour dénoncer l'agression contre Ghaza et réaffirmé son soutien à la cause des Palestiniens. Comme certains autres partis de la mouvance islamiste, le MSP a participé aux manifestations de soutien à la population de Ghaza dans la conjoncture difficile qu'elle traverse. Le président du parti, Abderrazak Makri, a animé dimanche dernier une conférence de presse consacrée à la question. Il a annoncé le lancement d'une caravane de solidarité avec le peuple palestinien. Parmi les autres partis qui ont réagi à l'actualité palestinienne, on cite le RCD. Le secrétariat national du parti qui s'est réuni en session ordinaire samedi dernier a consacré tout un chapitre à la situation à Ghaza. «Fidèle à ses positionnements et à sa solidarité dans la lutte du peuple palestinien pour ériger un Etat libre et viable sur ses terres, le RCD condamne avec la plus grande vigueur cette lâche offensive face à des populations civiles vulnérables», lit-on dans le communiqué qui a sanctionné la réunion. Rappelant que l'agression israélienne contre les populations de Ghaza est survenue après un accord de formation d'un gouvernement palestinien d'unité nationale, le RCD souligne l'impérieuse nécessité pour l'Autorité palestinienne de réaliser l'unité. Ce parti dit qu'il a enregistré «avec satisfaction les élans populaires de solidarité qui se sont spontanément manifestés à travers le monde libre pour l'arrêt de cette agression, la levée du blocus alimentaire et sanitaire et des droits légitimes du peuple palestinien».