Nos petites et moyennes entreprises souffrent à cause du non-encouragement réel de l'entrepreneuriat en Algérie Enseignement supérieur, innovation et degré d'islamicité, nous sommes toujours dans les mauvaises positions et, bien entendu, en mauvaise posture. Presque au même moment que celui relatif au top 1000 des universités, un autre nouveau classement en cet été 2014 est rendu public. Il s'agit de la 7e édition du classement du Giir (Global Innovation Index Ranking 2014) qui vient d'être publiée par L'université de Cornell, Insead et l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi) (2). Et de deux: l'indice d'innovation Ce classement est le produit d'une étude qui repose sur un indice déterminé à partir de deux facteurs du système d'innovation: le premier, appelé inputs, comprend «les institutions, les ressources humaines et la recherche, les infrastructures, la sophistication du marché ainsi que la sophistication de l'environnement des affaires» tandis que le second facteur concerne les outputs de ce même système, à savoir la «connaissance, la technologie et la créativité». On mentionne du côté des auteurs de ce rapport que l'étude ne se limite pas comme de coutume aux seuls indicateurs mais s'étend, cette fois, à «l'interaction entre les divers agents du système d'innovation (entreprises, secteur public, enseignement supérieur et société)». L'étude 2014 retient 143 pays et est menée sur 81 indicateurs de base. Sur ces 143 pays, l'Algérie arrive à la... 133e place. C'est-à-dire que dans ce domaine, nous nous sommes classés derrière le Zimbabwe (130e), le Niger (131e) et le Bénin (132e) et nous avons fait tout juste mieux que le Pakistan, l'Angola, le Népal, le Tadjikistan, le Burundi, la Guinée, la Birmanie, le Yémen, le Togo et le Soudan. La Tunisie et le Maroc se situant au milieu du tableau relativement aux 78e et 84e places tandis que le Qatar est accrédité d'un bon 47e rang. Cela se passe de tout commentaire. Sur le plan de l'innovation, comme sur celui de l'enseignement supérieur, nous sommes donc au bas du tableau mondial. Juste dans la lie, enfoncés jusqu'à la lie. Si nous osons, cependant, une comparaison plus honnête avec un pays pétrolier, arabe et musulman comme le nôtre, nous aurons toutes les raisons de rougir et pour cause, les Emirats se trouvent à la 36e place tandis que l'Arabie Saoudite vient en 38e position. Lorsqu'on sait le rôle des PME et PMI dans le développement de l'initiative et l'innovation, on se demande bien si nous avons des chances d'améliorer un peu notre non enviable score surtout avec le retour d'un ancien à la tête du secteur, un ancien dont le passage, fin des années 1990, n'avait absolument pas marqué le secteur. Nos petites et moyennes entreprises souffrent à cause du non-encouragement réel de l'entrepreneuriat en Algérie. Certes, il existe quelques efforts que nous ne pouvons taire, tout comme il y eu mise en place de quelques mécanismes, néanmoins, cela demeure très insuffisant et une prise en charge réelle du phénomène est nécessaire. Non pas par les mots et les slogans qui visent plus à plaire qu'à réaliser, mais avec du travail, rien que du travail, toujours du travail. Et de trois: indice d'islamicité Un autre classement mondial mérite toute notre attention en cette année 2014. Il s'agit du classement selon l'indice d'islamicité (Islamicity index ranking) (3) qui a fait l'effet d'un véritable tremblement de terre un peu partout dans le monde sauf là où il faut. Comme d'habitude. Le classement en question fait suite à une étude hautement scientifique menée par deux chercheurs iraniens de la George Washington University aux Etats-Unis: Hossein Askari, professeur de Management international et Schéhérazade S. Rehman, professeur de finance internationale. Cette étude, disent les auteurs, examine «la gouvernance, la politique, les droits de l'homme et les relations internationales» dans 208 pays et les analyse en fonction des grands enseignements du Coran, autrement dit, les auteurs tentent de voir à quel point la politique de ces pays, leur pratique des droits de l'homme, leur gouvernance et leurs approches des relations internationales se rapprochent des grandes lignes des enseignements de l'Islam. La première surprise de taille est qu'aucun pays musulman (à majorité musulmane) ne figure dans le top 30 de ce classement. La seconde surprise, c'est que le premier pays musulman à figurer dans le tableau n'est pas un pays arabe, mais la Malaisie qui occupe la 33ème place. La troisième surprise, c'est que l'Arabie Saoudite n'arrive qu'à la 91e place en termes «d'islamicité». La quatrième surprise vient de l'Irlande qui s'avère le pays le plus proche des enseignements de l'Islam et qui s'octroie la première position. Les conclusions des deux chercheurs, musulmans, bien que nuancées pour l'honnêteté intellectuelle, sont sans appel: «Compte tenu de nos résultats et d'autres données économiques, soulignent les deux chercheurs, on peut provisoirement supposer que l'absence de développement économique peut être attribuée à des problèmes séculaires des pays en développement, tels que les institutions inefficaces, de mauvaises politiques économiques, la corruption et d'autres maladies traditionnelles des pays en développement. C'est, en effet, la faute des gouvernements, pas de la religion, qui constitue la cause du développement économique lamentable au Moyen-Orient (même ceux bénis ou maudits, avec du pétrole).» Et l'Algérie dans tout cela? Eh bien, les nôtres qui ont veillé à passer ce classement sous silence, savent que nous nous situons à la... 131e place. Eh oui, 131e sur 208. Il faut le faire! Enseignement supérieur, innovation et degré d'islamicité, nous sommes toujours dans les mauvaises positions et, bien entendu, en mauvaise posture. La dégringolade est franche et la chute est libre et le mal est généralisé. Dans tous les secteurs et sur tous les plans, notre pays a beaucoup et longuement souffert du manque de vision des responsables. Paradoxalement, et en même temps, dans le domaine du football, nous ne cessons de progresser. Lors du dernier Mondial, notre équipe a même pu se hisser parmi les 16 meilleures équipes du monde. Ceci donne une idée sur la véritable orientation de notre société en plus de donner une idée assez claire de nos lendemains qui ne risquent pas d'être beaux. Mais alors là, pas du tout! De toute façon, sans trop se soucier de ces lamentables performances enregistrées sur tous les plans, on continue de dormir et, lorsque cela nous arrive de nous réveiller, c'est surtout pour supporter l'Equipe nationale de football. One, two, three... Références: (1) http://www.globalinnovationindex.org/content.aspx?page=data-analysis (2) http://relooney.fatcow.com/SI_Expeditionary/0-Important_87.pdf