Le pays s'est noyé dans des combats tribaux interminables, où chacun cherche à prendre le pouvoir. Les graves actes de violence inscrits ces derniers temps au niveau de la capitale libyenne, Tripoli et à Benghazi, dite berceau de la Révolution de 2011 et deuxième ville de la Libye, ont pris un tournant dramatique. La situation est insoutenable et ne fait que se dégrader depuis l'opération militaire menée par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis sous la bannière de l'Otan mais aussi sous une couverture des pays du Golfe comme le Qatar et l'Arabie Saoudite. Des pays qui ont participé à la destruction de la Libye pour soi-disant combattre la dictature de l'ex-guide de la Jamahiriya Mouammar El Gueddafi assassiné par les sous-traitants de la démocratie occidentale. Le pays s'est noyé dans des combats tribaux interminables, où chacun cherche à prendre le pouvoir. La population ne cesse de comptabiliser ses morts alors que les autorités en place demeurent impuissantes, certifiant leur incompétence face aux islamistes qui semblent avoir pris le dessus dans une conjoncture marquée par une montée en puissance de Daesh, (l'Etat islamique en Irak et au Levant). Une organisation née en 2013 à l'ombre des événements qui secouent la Syrie et l'Irak. Ce réseau des plus criminels, désapprouvé par Al Qaîda, n'a pas tardé à tisser des liens étroits avec Ansar Charia en Libye pour instaurer un Etat islamique dont le grand calife, un certain El Baghdadi, est présenté par des stratèges comme un agent du Mossad. L'impact de la déstabilisation, aussi bien politique, sécuritaire, sociale qu'économique, est à redouter par l'Algérie, mais surtout la Tunisie dont les officiels n'ont pas hésité à déclarer que si cela s'avérait nécessaire, les frontières seront fermées. D'ailleurs, les autorités tunisiennes ne manqueront pas de souligner qu'elles sont dans l'impossibilité d'accueillir tous les réfugiés libyens qui fuient leur pays pris sous les feux des armes. La guerre contre les réseaux islamistes déclenchée il y a quelques mois par un général à la retraite, Hafter, ne semble pas avoir atteint l'objectif recherché. Ce dernier n'a pas les moyens pour combattre un nombre aussi élevé de terroristes dont certains reviennent de Syrie avec une expérience acquise. Faire face à une telle organisation exige des performances militaires, mais aussi une stratégie de pointe et une parfaite connaissance de l'ennemi. Consciente du défi, l'Algérie, tout en coordonnant ses renseignements avec son voisin tunisien a maintenu sa stratégie de prévention et a dressé un dispositif sécuritaire draconien pour lequel plus de 8000 soldats sont actuellement mobilisés au niveau des frontières. Pour les besoins de sécurisation de son territoire, l'Algérie a aussi dépêché une artillerie lourde, des unités spéciales qui travaillent en étroite collaboration avec les GGF. Des sources très bien informées confient que les forces héliportées restent très actives le long du tracé frontalier algéro-tunisien et algéro-libyen. Selon les informations disponibles, les terroristes vont, a priori, tenter de traverser les frontières par des passages discrets, connus surtout par les réseaux de la contrebande d'où la naissance d'une complaisance entre les deux groupes. La conjoncture qui prévaut actuellement en Libye est certainement la plus dangereuse à la suite de la conversion des rues et quartiers de ces villes en champs de bataille armée entraînant des centaines de victimes et une paralysie de la vie quotidienne. C'est depuis ce pays que Daesh et ses alliés comptent investir le Maghreb par un projet démoniaque et l'on craint le pire. C'est dans l'urgence qu'il faut donc agir avait déclaré le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, en soulignant comme rapporté dans notre précédente édition: «Les développements graves de la situation sécuritaire en Libye préoccupent au plus haut point l'Algérie.» Le ministre des Affaires étrangère souligne dans ce même contexte: «Les dures épreuves qui ont été infligées au peuple libyen frère durant les derniers jours, coïncidant avec l'Aïd El Fitr El Moubarek, assombrissent l'avenir immédiat du pays et inspirent une inquiétude légitime en ce qui concerne les perspectives de sortie de crise rapide à travers l'avènement de la Libye nouvelle, démocratique, et en paix avec elle-même que nous appelons de tous nos voeux». Le chef de la diplomatie algérienne a, en outre, indiqué que: «l'Algérie presse tous les acteurs libyens impliqués dans cette montée effrénée de la confrontation fratricide de s'en remettre à leur Parlement élu en vue de la prise des mesures nécessaires à une indispensable réconciliation nationale ainsi qu'à la mise en place d'institutions crédibles et efficaces pour assumer les missions relevant de la souveraineté de l'Etat libyen». Ramtane Lamamra ne manquera pas de relever que «L'Algérie mène des consultations avec les autres pays voisins de la Libye en vue de la conjugaison des efforts pour aider l'Etat et les forces patriotiques à faire prévaloir les intérêts supérieurs du peuple libyen, frère dans ces circonstances décisives de son Histoire». Encore faut-il que les appels incessants de l'Algérie soient entendus, notamment que le monde est préoccupé par la sécurité de l'Etat sioniste que par le Daesh dont l'émergence prend de l'ampleur. Des sources très bien imprégnées confient que cette organisation est à nos portes et des affrontements directs peuvent s'inscrire dans quelques mois si la communauté internationale ne réagit pas! D'ailleurs, l'on croit savoir que les agressions barbares contre la bande de Ghaza en Palestine occupée par l'Etat hébreu et l'éruption de Daesh vers le Nord de l'Afrique ne sont pas pas une coïncidence, mais un plan qui vise la création du Grand Israël.