Les élèves des classes terminales se sont retrouvés devant des programmes assez chargés. C'est à partir d'aujourd'hui, et jusqu'au 30 du mois en cours, que les 574.564 candidats, inscrits dans les 1.673 centres d'examen, passeront les épreuves du baccalauréat. Parmi eux, 162 handicapés (121 non-voyants et 41 handicapés moteurs), 252 candidats passeront leurs épreuves au niveau des centres de rééducation, sans compter ceux qui auront à subir l'examen au sein des centres de détention, à l'instar des 29 détenus candidats recensés dans le centre de rééducation d'El Harrach. Comparativement à l'année dernière, le nombre de postulants à ce fameux examen s'est vu augmenter de 26.979 candidats. Cependant, les conditions dans lesquelles ces élèves ont passé cette année scolaire ne sont guère de bon augure quant au déroulement de cette nouvelle session du baccalauréat. En effet, le mouvement de débrayage enclenché soit par le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), ou par celui du Conseil des lycées d'Alger (CLA), va certainement peser de tout son poids. Ce mouvement de grève qui a duré près de cinq mois, a sérieusement pesé dans l'esprit des élèves qui, durant toute cette période, ont fait face aux situations les plus délicates. En effet, on se rappelle les menaces des enseignants affiliés aux syndicats évoqués, de ne rejoindre leurs postes que si la tutelle répondait à leurs revendications; le spectre de l'année blanche qui planait de toutes ses ailes, menaçant l'avenir de centaines de milliers de lycéens. Tout ce scénario s'était tramé autour des lycéens devenus désormais les victimes de tous les enjeux opposant les enseignants à la tutelle. D'ailleurs, la rentrée scolaire, officiellement prévue pour le mois de septembre 2003, n'a eu lieu, en fin de compte, qu'au mois de janvier 2004. Ainsi, les élèves des classes terminales, à l'instar des autres paliers, se sont retrouvés devant des programmes assez chargés et dont l'assimilation relève de l'illusion. En sus, plusieurs lycéens rencontrés nous ont fait part des difficultés auxquelles ils étaient confrontés. Ces obstacles sont liés notamment à l'incompréhension de tout l'amoncellement des cours accélérés qu'on leur dispensait, de surcroît, sous forme de polycopies. Ce procédé est, par ailleurs, considéré comme le dernier recours auquel la tutelle s'est accrochée avec acharnement. En outre, cette stratégie élaborée consistait en l'organisation d'heures supplémentaires et la programmation de cours accélérés...Cela était susceptible, croyait-on, de contribuer au parachèvement du programme scolaire avant l'arrivée des examens du baccalauréat. Les parents d'élèves, de leur coté, n'ont cessé de crier à cette «mascarade» qui menaçait l'avenir de leurs enfants. Cependant, la déception était grande chez les lycéens qui ont assisté, avec ahurissement, aux déclarations du ministre de l'Education, M.Boubekeur Benbouzid, qui a, lors d'une conférence de presse, rejeté catégoriquement le recours à une deuxième session. «L'organisation d'une seconde session du baccalauréat constitue une opération importante qui ne peut être tranchée en vertu d'une simple décision mais requiert ‘'des études pédagogiques'', a alors souligné le ministre de l'Education. Tout en précisant que 400 lycées ont achevé leurs programmes et que 1 003 autres lycées ont achevé 94 % des programmes scolaires. Notons que ce dernier a tenu sa conférence de presse, la dernière semaine du mois de mai, alors que les cours avaient commencé depuis seulement 4 mois! D'autre part, l'infirmation de la rumeur ayant trait à l'organisation d'une session de rattrapage et qui a circulé comme une traînée de poudre, notamment à travers les lycées de la capitale, n'a fait que déstabiliser encore davantage les lycéens touchés par le mouvement de grève. C'est dans ce climat, mi-figue mi-raisin, que les candidats au baccalauréat se présenteront dans les 1.673 centres qui leur sont réservés.