Le pari peut être tenu, affirme le ministre car les moyens de cette politique existent. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M.Mohamed Nadir Hamimid, était, jeudi passé, à Béjaïa où il a eu à inspecter de nombreux projets liés aux infrastructures de base et au logement. Auparavant, une séance de travail avait été organisée la veille au siège de l'APW. Le ministre a tenu lui-même à écouter les élus locaux et les responsables de l'Opgi, l'Aadl, la CNL et la Dlep avant de se rendre sur le terrain. Près de quatre heures de débats ont été consacrés à la situation du logement à Béjaïa. Dans leurs interventions les élus ont relevé le retard énorme dû essentiellement à la rareté du foncier et au prix du bâti jugé faible. Le wali et les élus ont relevés l'immense retard enregistré dans ce domaine. 727 logements à l'arrêt et dont les contrats de construction sont résiliés, 500 autres non lancés. En 2003, Béjaïa n'a réceptionné que 534 logements alors que la demande est évaluée à 35.000 dont 8000 uniquement en ville, c'est là le tableau sombre exposé au ministre et à ses collaborateurs. Répondant aux interrogations des intervenants, le ministre s'est montré catégorique, plus particulièrement sur le prix référentiel du bâti en s'interrogeant sur les véritables raisons qui ont conduit à cette situation. Quant au foncier, le responsable national du logement orientera son assistance vers l'option d'autres formules ne nécessitant pas d'assiette de terrain à l'image du logement rural. A ce titre, le ministre se montrera très clair «pas de programme sans l'estimation du déficit et d'assiettes de terrain». «L'expérience de Béjaïa ne doit pas se renouveler», soutient encore le ministre avant de faire part de sa déception concernant l'argument du prix du bâti qu'il qualifie de «fallacieux» «c'est uniquement à Béjaïa que ce problème se présente», dira en substance le ministre. Quant aux projets à l'arrêt, il préconisera le recours à la justice jugeant que par ses pratiques l'Etat enregistre d'énormes pertes. A ce titre, il dénoncera le diktat des entrepreneurs qui veulent toujours gagner. «Il faut des sanctions», explique-t-il pour mettre fin à ces pratiques. le ministre exposera ensuite la démarche initiée en perspective du lancement d'un vaste programme de 1 million de logements. La formule de diversification de l'offre de logement a fait l'objet d'explications pour une meilleure compréhension. Un million d'unités devront être réalisées à l'horizon 2009. Ce qui impose la mobilisation de gros moyens humains, financiers et matériels. Le pari peut être tenu, affirme-t-il car les moyens de cette politique existe. Ainsi, le ministre incitera les responsables locaux à entamer les opérations de repérage pour dégager des assiettes foncières. Les crédits seront dégagés pour la réalisation de ces logements. M.Mohamed Nadir Hamimid parlera d'une rupture totale avec les pratiques du passé et les nuisances qui en découlaient jusque-là. La rigueur et la fermeté seront là pour mettre un terme à la permissivité et à la politique du passe-droit, qui n'est pas sans lien avec l'anarchie qui a régné pendant des décennies dans la gestion du secteur de l'habitat. En conclusion, Béjaïa aura droit à quelque 6000 logements LSP pour peu qu'elle termine la réalisation des projets existants et qu'elle dégage l'assiette foncière conséquente.