Pourquoi le département US n'adresse-t-il pas un «Travel Warning» à l'Egypte, la Tunisie, au Maroc où une cellule de recrutement vient d'être démantelée, comptant au moins 1500 terroristes au sein de l'Etat Islamique (Daesh)? Sous prétexte que deux groupes terroristes continuent de menacer la sécurité en Algérie, les Etats-Unis d'Amérique reviennent à la charge pour lancer un avertissement à l'égard de leurs ressortissants, les mettant en garde contre un risque imminent! Cette mystérieuse sortie médiatique qui intervient dans le cadre de la nouvelle mouture dite actualisée, du texte connu sous la dénomination de «Travel Warning», constitue un «non-événement», souligne le département des Affaires étrangères. Diffusé le 13 août par le Bureau des affaires consulaires du département d'Etat américain, cette mesure n'a aucun sens logique dans la mesure où elle intervient dans une conjoncture où la paix a retrouvé son chemin dans le pays. D'ailleurs, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Chérif, a indiqué relativement aux craintes infondées des USA qu'«il s'agit d'une version d'un texte routinier et répétitif qui est livré aux ressortissants américains se trouvant en Algérie ou souhaitant s'y rendre pour des considérations liées à la législation de leur pays». Dans ce même contexte, Benali Chérif ajoute que «l'affirmation, selon laquelle deux groupes terroristes continuent d'être actifs à travers le territoire algérien, est manifestement tout aussi infondée que la prétendue alerte du 4 juillet dernier, relative à des risques d'attaques contre des établissements hôteliers en Algérie». A priori, les USA sont de plus en plus mal informés, sinon autant dire que cette mesure d'alerte intervient au moment où l'Algérie a refusé de répondre favorablement à une demande de l'Oncle Sam pour l'installation de deux bases de drones au Sud. Prétendument, une démarche pour observer et suivre les mouvements des groupes terroristes en Libye. Un refus que les USA n'arrivent pas à digérer, en continuant à faire pression sur l'Algérie. Pourtant, s'interroge encore, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères sur «l'effet d'accoutumance à des formules stéréotypées qui continuent d'être appliquées à l'Algérie, alors même que notre pays a, en termes stratégiques, défait le terrorisme et pris place, depuis longtemps, parmi les acteurs-clés de la coopération antiterroriste dans le monde». Quoi que l'Algérie en tant que pays souverain et indépendant n'a rien à prouver, ni de compte à rendre, elle continue, cependant, d'agir dans le cadre du respect diplomatique et du droit international, en remettant les pendules à l'heure, par le biais du porte-parole des AE qui souligne encore dans son intervention: «Ce texte, qui ne renseigne utilement ni sur les réalités vérifiables de la situation sécuritaire en Algérie, ni sur la qualité du partenariat algéro-américain dans nombre de domaines essentiels, a malencontreusement pour conséquence de détourner l'attention des véritables théâtres où la persistance et la montée du terrorisme, appellent une vigilance et une mobilisation accrues.» Le phénomène s'est bien ancré, effectivement, dans les pays touchés par la tornade du «Printemps arabe» et par où les USA et leurs alliés sont passés. En Libye, après l'intervention de l'Otan avec une couverture de l'ONU et l'appui des puissances occidentales, en Syrie, en Irak et en Tunisie. En favorisant les islamistes, les USA sont le premier pays au monde qui encourage la propagande et l'émergence du terrorisme, pourvu que ça reste loin de leur territoire. Usant d'une politique à double tranchant, ce pays s'adonne à des manoeuvres factices, il combat le terrorisme en Irak et le soutient en Syrie c'est tout le cynisme américain et celui de ses alliés. Sous peine de ne pas avoir réussi à mettre l'Algérie sous un autre emblème, les USA s'imaginent que le pays est une menace pour sa sécurité! Pourtant il n'y a pas de touristes américains en Algérie et peu d'entre eux connaissent peut-être l'existence d'un pays qui s'appelle Algérie. Ajoutons à cela que les diplomates américains se déplacent dans des bunkers, avec escorte, alors que les employés au Sud sont largement sécurisés mis sous haute protection. Cet acharnement contre l'Algérie ne peut être expliqué que par la mauvaise foi de la Maison-Blanche qui évite ce genre d'amalgame à des pays où le terrorisme s'inscrit dans le concept du «tout-sécuritaire»! En effet, pourquoi le département US n'adresse-t-il pas un «Travel Warning» à l'Egypte, à la Tunisie, au Maroc où une cellule de recrutement vient d'être démantelée, comptant au moins 1500 terroristes au sein de l'Etat Islamique (Daesh). Cette mise en garde contre des risques terroristes et d'enlèvements en Algérie, n'a pas été approuvée par Alger qui vient en rétractation de fustiger cette «mystification». Les mises en garde inutiles sont synonymes de mépris envers un pays que l'on prétend partenaire dans la lutte antiterroriste, uniquement parce que l'Algérie a refusé d'intervenir directement en Libye. Si la vie des GI n'a pas de valeur aux yeux du Pentagone, envoyés à chaque occasion sous d'autres cieux et sur d'autres terres pour se faire tuer, les soldats de l'Armée nationale populaire représentent la dignité et la fierté de l'Algérie qu'elle ne va certainement pas sacrifier pour chasser les daeshiens de la Libye. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal l'a bien fait comprendre à John Kerry, soulignant que la Constitution est bien claire à ce sujet. Ni base de drones au Sud, ni intervention militaire en Libye, c'est comme ça et ça ne sera pas autrement. Quant aux mauvaises langues, l'Algérie s'est habituée et a toujours réagi avec beaucoup de diplomatie et de tact, s'il vous plaît!