Malgré les bilans fournis comme de coutume par la Protection civile et malgré une médiatisation accrue de ces accidents, aucune étude sur mesure n'est suivie pour arrêter le massacre. La conjonction du beau temps et de la saison estivale a ses conséquences au bord de l'eau: l'augmentation des noyades mortelles. La baignade en mer, oued et autres retenues collinaires demeure une activité très courante mais surtout aussi mortelle. Le nombre s'élève à 100 personnes depuis le 1er juin, selon un bilan rendu public hier par la direction générale de la Protection civile. Celle-ci indique que sur «35.978 interventions effectuées liées au dispositif de surveillance des plages et des baignades à travers les wilayas côtières depuis le 1er Juin, 24.002 personnes ont été secourues et sauvées de la noyade dans les plages surveillées, par contre 100 personnes sont décédées dont 69 dans les plages interdites à la baignade». Concernant les personnes noyées dans les réserves d'eau, les unités de la Protection civile ont enregistré durant la même période le décès de «76 personnes dont 38 cas dans les mares d'eau et retenues collinaires, 13 dans les barrages, 11 dans les oueds, 11 dans les bassins d'eau et piscines et trois dans les lacs». Déjà rien que pour ces 24 dernières heures, le bilan des décès est jugé très lourd: «sept cas de décès par noyade. six cas de noyade ont été enregistrés au niveau des plages dans les wilayas, de Béjaïa avec trois décédés, Skikda 01 décédé, et Jijel deux décédés. Par contre, une personne est décédée par noyade dans un bassin d'eau dans la wilaya de M'sila commune de Maârif». Un bilan malheureusement macabre. Plus macabre que les années précédentes. En 2012, les secours de la Protection civile ont enregistré 102 décès, du 1er juin au 30 septembre 2012. Quand on voit que cette année, nous sommes déjà à 100 décès à un mois et demi de la clôture de la saison estivale, il y a de quoi avoir le tournis. Malgré les bilans fournis comme de coutume par la Protection civile et malgré une médiatisation accrue de ces accidents, aucune étude mesure n'est suivie pour arrêter ce massacre. Dans les pays qui se respectent, les autorités interviennent sur tous les fronts pour épargner tant de vies. Certains gouvernements sont allés dans certains cas jusqu'à verbaliser les baigneurs imprudents, tout en souhaitant, dans l'idéal, «une prise de conscience collective». Comme chaque année, la règle d'or de la prévention des noyades se confirme: ne jamais perdre de vue les enfants. Les adultes, eux, doivent être vigilants pour eux-mêmes. Le fait de savoir nager n'est pas, et de loin, un gage absolu de sécurité. Enfin, en dépit de tous les efforts consentis par la Protection civile nationale à travers de larges campagnes de prévention et de sensibilisation, le bilan de ces accidents, qui pourraient être aisément prévenus, demeure anormalement élevé.