La ville de Ferguson dans le Missouri a connu sa pire nuit d'émeutes depuis la mort d'un jeune Noir tué le 9 août par un policier dans des circonstances controversées, incitant le gouverneur de l'Etat à ordonner le déploiement de militaires. Michael Brown, le jeune Noir tué par la police à Ferguson a été atteint d'au moins six balles, dont deux à la tête, selon les résultats d'une première autopsie publiés hier. L'une des balles est entrée au sommet du crâne, laissant penser qu'il était penché lorsque qu'il a été atteint, selon les résultats préliminaires de cette autopsie privée, réalisée par l'ancien médecin légiste de la ville de New York, Michael Baden, dont les résultats sont publiés par le New York Times. Toutes les balles ont été tirées de face, ajoute le médecin légiste de 80 ans, une sommité en la matière. Quatre balles se sont logées dans le bras droit et deux dans la tête de l'adolescent. Michael Brown, 18 ans, qui n'était pas armé, a été tué en pleine rue par un policier blanc de 28 ans, le 9 août. Les manifestations, qui avaient commencé dans le calme, ont dégénéré quelques heures avant le couvre-feu dimanche à minuit. Elles «ont été entachées par les actes criminels violents d'un nombre d'individus croissant et organisés, dont nombreux venaient de l'extérieur de la communauté et de l'Etat», a expliqué le gouverneur Jay Nixon qui a mobilisé les militaires sous ses ordres pour aider la police «à rétablir la paix et l'ordre». «Des cocktails molotov ont été lancés. Il y a eu des tirs, des pillages, du vandalisme et d'autres actes de violence qui à l'évidence ne paraissent pas avoir été spontanés mais prémédités (...) pour provoquer une réaction», selon le capitaine Ron Johnson, chargé du maintien de l'ordre. Le chef de la police de la route du Missouri avait lui-même été désigné pour relever les policiers de Ferguson et du comté dont les méthodes de maintien de l'ordre ont contribué à accroître les tensions. Au moins deux manifestants ont été blessés par balle, selon le capitaine Johnson. Peu avant 21h, des centaines de manifestants ont marché vers le quartier général de la police et lancé de nombreux projectiles sur les policiers, a ajouté le capitaine Johnson. «A partir de ce moment-là, je n'avais pas d'autre choix que de relever le niveau de notre réponse», a souligné, celui qui a été vu pendant un temps comme l'homme providence pouvant ramener un semblant de calme. La police, lourdement équipée, a finalement dispersé les manifestants, majoritairement des jeunes, avec des gaz lacrymogènes, en progressant avec des véhicules blindés. Le président Barack Obama qui, pour l'heure, s'est exprimé seulement brièvement sur cette affaire qui fait la Une depuis une semaine, doit être informé dans l'après-midi par le ministre de la Justice. Michael Brown, un jeune noir de 18 ans non armé est mort après avoir essuyé au moins 6 tirs d'un policier blanc, drame qui a ravivé le spectre du racisme aux Etats-Unis dans une ville à majorité noire, et dont la police et ses dirigeants sont très majoritairement blancs. Les avocats de la famille devaient donner hier une conférence de presse et pourraient apporter de nouvelles informations sur les premières constatations d'une nouvelle autopsie, réalisée à la demande de la famille. «Nous avons pensé qu'il était important de rendre public le fait qu'il y a eu au moins six tirs et que le policier a neutralisé le jeune homme avec un tir qui l'a atteint au sommet de son crâne, sans sommation. C'est ce qui ressort clairement de cette autopsie», a déclaré hier Daryl Parks, l'un des avocats de la famille, sur CNN. Selon Michael Baden, le légiste mandaté par la famille interrogé par le Wall Street Journal, le jeune homme a reçu une balle au sommet du crâne, une autre au niveau du front et il a été touché quatre fois sur un bras.