Steven Sotloff, deuxième journaliste américain, décapité après James Foley exécuté le 19 août dernier L'EI, qui avait déjà exécuté le 19 août le journaliste américain James Foley, a mis à exécution ses menaces de tuer Steven Sotloff en réponse au maintien du soutien aérien américain aux forces irakiennes et kurdes. Le président Barack Obama a affirmé hier que les Etats-Unis ne se laisseraient pas «intimider» par les jihadistes de l'Etat islamique (EI) qui ont décapité un deuxième journaliste américain en représailles aux frappes américaines contre leurs positions en Irak. Quelques heures après la diffusion de la vidéo de la décapitation du journaliste Steven Sotloff mardi soir par le groupe de surveillance des sites jihadistes SITE, M.Obama a ordonné l'envoi de 350 soldats supplémentaires à Baghdad pour protéger le personnel et les locaux diplomatiques. L'exécution du journaliste enlevé en 2013 en Syrie et la menace de l'EI de tuer un troisième otage, identifié comme le Britannique David Cawthorne Haines, a suscité l'indignation des Occidentaux et de l'ONU qui semblent incapables dans l'immédiat de faire cesser les atrocités commises par ce groupe en Irak et en Syrie. Après avoir reconnu la semaine passée qu'il n'avait pas encore de stratégie pour combattre l'EI qualifié de «cancer», M.Obama a dénoncé hier «un acte de violence horrible», affirmant que son pays ne se laisserait pas «intimider». Il a assuré en Estonie, à la veille du sommet de l'Otan au pays des Galles, que l'objectif des Etats-Unis était que l'EI «ne soit plus une menace» mais dit que cela prendrait du temps et ne pouvait se faire qu'en lien étroit avec des partenaires dans la région. La Maison-Blanche, qui a confirmé l'authenticité de la vidéo, a indiqué que M. Obama consulterait les alliés de l'Otan pour «développer une coalition internationale et dessiner une stratégie», et annoncé que Washington continuerait à appuyer l'Irak face à l'EI. Le secrétaire d'Etat John Kerry doit venir au Proche-Orient après le sommet de l'Otan pour examiner les moyens de mettre en place cette coalition. Outre le soutien aérien américain et les armes délivrées aux forces kurdes, les Etats-Unis ont envoyé au total 820 soldats et conseillers américains dont les 350 annoncés la veille pour conseiller les troupes irakiennes et protéger le personnel américain. L'EI, qui a lancé le 9 juin une offensive en Irak et est engagé dans la guerre en Syrie voisine, a proclamé un califat sur les vastes régions dont il s'est emparé ces derniers mois à cheval sur ces deux pays. Réputé pour sa cruauté et accusé par l'ONU de nettoyage ethnique et de crimes contre l'humanité, ce groupe extrémiste sunnite se livre à de multiples exactions -exécutions, viols-, poussant des centaines de milliers de personnes à la fuite, notamment les minorités chrétienne, yazidie et turcomane en Irak. D'importantes organisations et de hauts dignitaires musulmans dans la région et le monde se sont dissociés de ce groupe qui n'a rien à voir avec l'Islam. Le Premier ministre britannique David Cameron a qualifié la nouvelle vidéo d' «absolument écoeurante et ignoble», et devait réunir le comité d'urgence du gouvernement. Mêmes condamnations du patron de l'ONU Ban Ki-moon et du président français François Hollande qui a parlé d'un «acte barbare». Le président du Conseil italien Matteo Renzi a souhaité que l'Otan s'implique. Intitulée «deuxième message à l'Amérique», la vidéo montre Steven Sotloff, à genoux, vêtu d'une blouse orangée. A côté de lui, un homme masqué condamne les frappes américaines et porte un couteau à la gorge du journaliste de 31 ans. Le bourreau, qui s'exprime avec un accent britannique, présente ensuite à la caméra un autre otage, David Cawthorne Haines, et menace de l'exécuter. «Je suis de retour, Obama, et je suis de retour à cause de ton arrogante politique étrangère envers l'EI», déclare l'homme masqué. Sotloff a travaillé pour les journaux Times et World Affairs. Sa famille a indiqué qu'elle pleurait «sa mort dans l'intimité».