Deuxième pays après l'Afrique du Sud en matière de production de la pomme de terre, l'Algérie consomme une moyenne de 100.000 tonnes/an. Imputant la responsabilité au ministère de l'Agriculture et les organismes concernés qui n'ont pas su gérer l'excédent de la production de la pomme de terre de la saison 2013, Bachir Seraoui, président du Conseil national de la filière de la pomme de terre, revient à la charge. «La hausse des prix de la pomme de terre qui a atteint 75 DA/kg, n'est que la conséquence de l'absence de l'organisation et de la coordination des parties concernées. Pour nous, c'est tout à fait normal que le prix augmente de manière anarchique à cause de plusieurs facteurs qui n'ont pas été pris en considération sur le marché national de la pomme de terre», a indiqué hier M.Seraoui lors d'une conférence de presse au siège de l'Ugcaa à Belouizdad, à Alger. Seul produit qui échappe à l'importation à l'exception de la semence, la pomme de terre connaît une moyenne qui va de 25 à 30 variétés qui répondent aux différents besoins de la consommation. Le défaut de la mécanisation de la production agricole de ce produit de large consommation, accuse une perte de 15 à 20% de la production nationale en plus de la problématique du stockage et déstockage de quantités importantes à longueur d'année durant 10 sur 12 mois de production. Sur un total de 4200.000 tonnes de production par an, l'Algérie perd une moyenne de 40% de sa production en pomme de terre à cause de plusieurs facteurs qui commencent par l'absence de la mécanisation, les défaillances du stockage en raison du manque de connaissance ou de maîtrise des techniques de stockages qui répondent à des exigences relatives à la chaîne de froid, de conditionnement et de l'approvisionnement du marché national. Mohamed Medjber, représentant des mandataires de grossistes en fruits et légumes, revient sur un ensemble de lacunes qui sont enregistrées entre le ministère de l'Agriculture et les agriculteurs qui réclament des contrats de production, afin de pouvoir répondre à la demande dans les règles. «En l'absence d'une stratégie nationale qui réponde au besoin du marché, les agriculteurs deviennent méfiants et réticents à cause des pertes énormes qu'ils engendrent», selon M. Medjber qui a prévenu d'ores et déjà sur la pénurie des oignons d'ici le mois de janvier 2015, pour les mêmes raisons qu'a connues le marché de la pomme de terre. Evoquant la question des prix, M.Medjber a souligné que les grossistes ne peuvent en aucun cas influer sur le marché du détail, tant que les prix sont libres et n'obéissent qu'à la loi de l'offre et de la demande. Insistant sur la nécessité de la coordination entre les différents ministères, notamment l'Agriculture et le Commerce, Hadj Tahar Boulanouar, porte-parole de l'Ugcaa, n'a pas manqué de revenir sur la suppression de l'article 87 bis, tout en tenant à clarifier la position de l'Ugcaa par rapport à cette question. «On n'est pas contre la décision de la supression de l'article 87bis. Mais, il ne faut pas oublier que les prix augmentent en parallèle», a-t-il précisé, avant de souligner que le passé et l'expérience ont démontré que plus il y a augmentation de salaires, plus il y a augmentation des prix. «Il faut penser à l'amélioration du pouvoir d'achat et à stopper l'inflation si l'on veut aider les travailleurs et les commerçants», dira-t-il en guise d'appel.