Sellal au Forum de Tunis Présent à la Conférence internationale «investir en Tunisie, Start-up démocratie», hier à Tunis, le Premier ministre a rappelé le rôle pivot de l'Algérie en Afrique du Nord. La flamme du printemps arabe qui a pris à Sidi Bouzid s'éteint à la faveur de la Conférence internationale «investir en Tunisie, Start-up démocratie» qui a entamé ses travaux hier, à Tunis avec la participation d'une trentaine de pays dont, l'Algérie ainsi qu'un nombre d'institutions et organisations financières régionales et internationales. Si cette conférence est annoncée en grande pompe, il faut garder à l'esprit que les instances financières ne sont pas des caisses de la zakat. Ce n'est pas sans raison d'ailleurs, que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a pris à témoin tout ce beau monde en réaffirmant hier, à Tunis la détermination de l'Algérie à continuer d'apporter son soutien à la Tunisie sur tous les plans, notamment politique, économique, financier et sécuritaire. Une manière de jouer la défense avancée et surtout de rappeler que l'Algérie est un partenaire incontournable dans toute stratégie dans la région d'Afrique du Nord et du Sahel. Car si l'Algérie n'intervient jamais dans les affaires internes des pays voisins, elle ne laissera pas en revanche tomber la Tunisie et elle l'a démontré à plusieurs reprises, en mettant la main à la poche. Dans son allocution à la Conférence M.Sellal a souligné que la Tunisie «traverse aujourd'hui les dernières étapes de sa transition pour entrer dans une nouvelle ère». Il a indiqué dans ce sens que «la Tunisie a atteint la dernière étape de ses objectifs après les changements radicaux enregistrés durant les trois dernières années aux plans politique et économique», ajoutant que le peuple tunisien était au rendez-vous avec son Histoire et qu'il a contribué à la réussite de la transition démocratique. Le Premier ministre a réaffirmé à cette occasion que «l'Algérie poursuivra son soutien et sa solidarité fraternelle avec la Tunisie, notamment pour ce qui est de la coopération politique, économique, financière et sécuritaire». «Le succès de la Tunisie est aussi celui de l'Algérie», a-t-il soutenu. L'Algérie oeuvrera, a-t-il dit, à garantir «la stabilité de toute la région», réaffirmant la position «immuable de l'Algérie dans la lutte antiterroriste», à travers la coordination avec la partie tunisienne. M.Sellal a souhaité voir la Tunisie «réaliser d'autres succès économiques après avoir relevé le défi de la transition politique et concrétisé la stabilité escomptée». Il a mis en avant dans le même contexte l'importance de la stabilité politique dans le développement économique et social, en se référant à «l'expérience algérienne en la matière». Dans le monde sans foi ni loi de la finance, pas de place pour l'aumône et la gratuité: «Business is business.» Les décideurs de ce monde, les mêmes qui ont assisté, soutenu et prêté main forte aux dictatures d'hier, vont dicter les lois de la nouvelle démarche: la démocratie et la bonne gouvernance. A défaut d'une intervention militaire directe, la démocratie vient à la rescousse pour une ingérence plus soft, plus douce. On ne verra que du feu de l'autre côté de la Méditerranée où les peuples sont occupés par la sécurité et la subsistance. Au Forum de Tunis, les Occidentaux proposent-ils ainsi un plan Marshall, dont le fruit sera nécessairement cueilli et savouré par ces même puissants. Que peuvent les pays du Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), face aux Américains, Britanniques et Français? C'est à peine que les Brics sont certes représentés par leurs ambassades qui ne manqueront pas de marquer leur présence. La France notamment et les pays européens en général, sont au creux de la vague du fait d'une crise économique qui perdure et dont les premières manifestations s'expriment gravement en France. Les Etats -Unis pour leur part, ne se sont pas encore remis des deux guerres d'Afghanistan et d'Irak. Les deux conflits ont coûté la bagatelle de 2000 milliards de dollars aux Américains, mais ce n'est pas fini. C'est l'après-guerre qui est beaucoup plus chère. Il va falloir payer les pensions d'invalidité et les soins médicaux pour les soldats blessés, ainsi que les retraites de plus de la moitié du 1,5 million de militaires qui ont droit à une pension à vie. Selon une prévision réalisée par une enseignante à l'université de Harvard, les deux guerres coûteront aux Américains jusqu'à 6000 milliards de dollars. Un chiffre tout simplement astronomique! Pour trouver cet argent, les Américains et Occidentaux ne rechignent pas à aller le chercher fut-il en Afrique du Nord... On ignore encore la manière et la nature du partage effectué entre l'UE et les Américains et les visées exactes de cette course économique en Afrique du Nord.