Le général d'armée, Pierre de Villiers Après ses entretiens avec Gaïd Salah et Messahel, le chef d'état-major se rendra en visite à la 4e Région militaire, à Biskra. Le chef d'état-major des armées, le général d'armée, Pierre de Villiers, effectuera à partir d'aujourd'hui une visite officielle en Algérie. C'est ce qu'a indiqué l'ambassade de France à Alger dans un communiqué rendu public, jeudi dernier. Durant ce séjour de 48 heures, l'émissaire de Le Drian aura un agenda très chargé. Selon le communiqué, De Villiers sera reçu par Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire et par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M.Abdelkader Messahel. Après ses entretiens avec Gaïd Salah et Messahel, le chef d'état-major se rendra en visite à la 4e Région militaire, à Biskra. Le communiqué de l'ambassade de France explique que ce déplacement intervient après celui du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, en mai dernier. Il s'inscrit dans le cadre du suivi de la visite d'Etat du président de la République française en Algérie de décembre 2012. Cette visite sera l'occasion de poursuivre l'étroite concertation entre la France et l'Algérie, sur toutes les questions régionales et la nécessité de lutter ensemble contre le danger commun que représente le terrorisme pour l'ensemble de la région. Tout l'essentiel est là, justement. Intervenant dans une conjoncture marquée par la situation critique en Libye, cette visite entend déterminer l'action à suivre. Ce déplacement a suscité moult interrogations. La France veut-elle impliquer l'Algérie dans une intervention militaire? La déclaration du ministre français de la Défense, faite au Figaro mercredi dernier, n'a pas laissé l'ombre d'un doute de l'objet de cette visite à Alger. «La France doit agir en Libye»,a déclaré Jean-Yves Le Drian. Une déclaration qui a suscité la réaction des responsables algériens. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal est revenu sur ce sujet pour opposer un niet à toute intervention militaire en Libye. Le chef de la diplomatie, Ramtane Lamamra, l'a également réitéré. «Aucune attaque n'est prévue contre la Libye», a indiqué M.Lamamra, en marge de la conférence sur le rôle des femmes dans la cohésion familiale et la stabilité sociale». Le ministre des Affaires étrangères a saisi cette occasion pour transmettre un message clair en précisant qu'il n'est pas question d'intervenir en Libye. L'Algérie continue de privilégier l'option du dialogue. Il est question actuellement de réunir les Libyens à travers un dialogue national, une Réconciliation nationale et la consolidation des institutions démocratiques», a-t-il affirmé. L'Algérie se dit toutefois disposée à une coopération pour sécuriser davantage la région. La visite du chef d'état-major de l'armée française en Algérie semble avoir pour objectif de coordonner la lutte contre les milices islamistes qui sévissent en Libye et qui menacent le pays de désintégration. L'escale prévue à Biskra conforte davantage cette thèse. Cette 4e Région militaire qui couvre une partie de la zone frontalière avec le sud de la Tunisie et de la Libye, permettra aux responsables des deux pays de faire un point de situation sur la coopération et le plan d'action pour sécuriser les frontières.