L'ES Sétif se rendra dans quelques jours au Congo avec de sérieux espoirs d'une qualification historique à la finale. Avant-hier soir, le stade du 8-Mai 1945 avait rendez-vous avec la demi-finale aller de la prestigieuse Ligue des champions, ES Sétif-TP Mazembe du Congo. Deux adversaires qui s'affrontaient pour la troisième fois pour le compte de la compétition africaine la plus huppée, et au cours de laquelle notre représentant a fini par remporter sur le fil, cette première manche qui s'était déroulée à huis clos. Privés du soutien de leur public, les Sétifiens qui retrouvaient pour la circonstance un club congolais qu'ils n'avaient jamais réussi à battre jusqu'ici au 8-Mai 1945, savaient pertinemment qu'ils n'avaient pas droit à l'erreur contre le TP Mazembe. Ainsi, le plan de bataille pour lequel le coach ententiste Madoui, a opté samedi dernier, consistait à faire barrage aux redoutables visiteurs congolais, au niveau du milieu de terrain, et surtout d'éviter de se faire prendre à revers par l'équipe alignée par le coach français Carteron. Tout le monde craignait ce redoutable adversaire du TP Mazembe que le public algérien connaît depuis fort longtemps. Mais en misant sur une formation sétifienne totalement new-look, et au sein de laquelle les Belaïmeri et autres Lamri, figurent depuis une saison parmi les éléments les plus en vue, l'ESS était en mesure de répondre du tac au tac face au TP Mazembe. Avec un Ziaya subitement retrouvé aux avant-postes, et qui allait d'ailleurs donner le ton dès la 8ème minute de jeu, suite à un tir terrible expédié des 20 m, et sur lequel le portier congolais Kidiaba, a connu sa première chaude alerte, l'Entente sentait que cette défense du TPM était prenable. D'ailleurs, dès l'entame de la rencontre, les joueurs du TP Mazembe étaient visiblement très gênés par le schéma tactique mis en place par Madoui, d'autant plus que l'actuel patron technique sétifien, avait pris le soin de visionner la plupart des dernières sorties en date des Corbeaux de Lubumbashi, notamment au cours de leur prestation fournie au Caire à huis clos, contre le Ahly. Le fait d'avoir bien étudié le jeu du club congolais, les Sétifiens ont plusieurs fois mis en danger le keeper du TP Mazembe. Même si dans le même temps, le gardien de but de l'Entente, en l'occurrence Khedaïria, a fait face à plusieurs chaudes alertes, tant les Assante, Samata, et autres Sangoloma, se sont avérés très dangereux, les coéquipiers de Djahnit n'étaient nullement en reste, à l'image de cette belle action menée de fort belle manière à la demi-heure de jeu par un Belameïri, et qui a failli faire mouche. Toutefois, sept minutes seulement après le début de la seconde période, ce fameux but que craignait tant le coach Madoui, allait se concrétiser au profit du club congolais, suite à une malencontreuse intervention du défenseur Aroussi, dont le geste malheureux sur l'action menée sur le flanc gauche de l'attaque adversaire, voyait le cuir finir sa course dans la cage sétifienne. Un terrible coup du sort face auquel l'Entente allait toutefois très vite se rebiffer pour remettre les pendules à l'heure, trois minutes plus tard, sur un coup de tête victorieux de Younès. Une égalisation sétifienne sur laquelle l'arbitre camerounais Alioum allait tergiverser, avant de valider le but sétifien. Mais c'est surtout au cours des dix dernières minutes que notre représentant va être l'auteur d'une fin de match héroïque en attaque, et allait parvenir à prendre l'avantage au score, à la 88ème mn, grâce à Ziaya dont le pied gauche allait avoir raison du keeper Kidiaba. Une fin de partie de folie car dans la minute suivante, Benyettou ratait d'un cheveu ce fameux troisième but qui aurait peut-être permis à l'ES Sétif de se rendre dans quelques jours au Congo, avec de sérieux espoirs de qualification à la finale. Il n'en demeure pas moins que le but Ziaya a offert une première victoire à l'Entente, et qui permet aujourd'hui aux Sétifiens de garder bon espoir dans une compétition finale, certes ô combien pénible à conquérir dans l'adversité. Mais dans l'immédiat, même si le plus dur reste à faire dans moins d'une semaine à Lubumbashi, l'Aigle noir a su faire preuve de beaucoup de répondant, dans des conditions que peu de clubs auraient été capables de surmonter.