Un peu moins de 5,3 millions d'électeurs tunisiens sont convoqués aux urnes dimanche pour élire leur premier Parlement depuis la révolution de janvier 2011, conformément à la Constitution adoptée début 2014 qui instaure un régime parlementaire. Comme pour l'élection de l'Assemblée constituante en 2011, premier scrutin libre de l'histoire de la Tunisie, les Tunisiens éliront à travers 33 circonscriptions leurs 217 députés à la proportionnelle, sans qu'aucun seuil minimal à atteindre n'ait été fixé. La Tunisie disposant d'une large diaspora, six circonscriptions regroupant près de 360.000 électeurs sont situées à l'étranger: deux en France, une en Italie, une en Allemagne, une pour les Amériques et le reste de l'Europe et enfin une pour les Tunisiens résidant dans les pays arabes et le reste du monde. Contrairement à 2011, lorsque présenter une carte d'identité le jour du scrutin était suffisant, seuls les électeurs inscrits sur les listes électorales pourront voter. Une longue campagne d'inscription a été menée à cet effet durant l'été. L'ensemble des listes en course -plus de 1.300- ont dû appliquer comme en 2011 le principe d'une alternance homme-femme afin de respecter la parité des candidatures imposée par la Constitution. L'écrasante majorité des têtes de liste sont néanmoins des hommes, si bien qu'ils domineront la prochaine Assemblée. Pour garantir la transparence du scrutin, chaque liste pourra disposer d'observateurs dans chacun des bureaux de vote, et le dépouillement se fera en public. Les résultats doivent être annoncés par l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) au plus tard le 30 octobre. Ils sont calculés dans chaque circonscription à la proportionnelle selon la méthode dite du "plus fort reste", sur la base d'un quotient électoral obtenu en divisant le nombre de sièges par le nombre de bulletins exprimés. Ce procédé a tendance à favoriser la représentation de petits partis à l'Assemblée et conduit donc généralement le vainqueur à former un gouvernement de coalition pour s'assurer une majorité. En 2011, le parti islamiste Ennahda, qui avait remporté 89 sièges, s'était ainsi allié pour gouverner avec deux partis séculiers, le Congrès pour la République (CPR) et Ettakatol.