Les partis proposent des initiatives en agissant dans un cadre défini par le pouvoir. Les principales forces politiques proposant des initiatives pour le changement du système et la transition démocratique pacifique préfèrent paradoxalement rester loin de la dynamique populaire et le mouvement politique et infra-politique de la rue. Or, le soutien et la canalisation du mouvement citoyen sont les seuls moyens de pression que peuvent avoir à leurs côtés ces forces politiques. Le pouvoir refuse toute aide et n'obéit qu'à la pression. Dès lors la construction d'un rapport de forces en leur faveur, passe obligatoirement par la mobilisation citoyenne, indispensable pour mener d'éventuelles négociations avec le pouvoir en position de force, soutiennent de nombreux politologues. La majeure partie des forces politiques actuelles en butte à des discordes et transitions internes, ont du mal à intégrer la mobilisation populaire comme élément fondamental dans leurs actions, fait-on remarquer. D'autres partis élitistes de l'opposition refusent de se mouiller sur le terrain. Les seuls locuteurs face auxquels le pouvoir était obligé de faire des compromis sont ceux qui ont eu recours au rapport de forces. La tâche de l'opposition est d'autant plus ardue que des partis politiques, d'obédience islamiste et démocratique, les anciens chefs de gouvernement et même les fondateurs de l'ex-FIS, tentent de s'organiser en une opposition politique sans clarifier son programme. Parmi les propositions de sortie de crise mises en avant sur la scène politique, il y a celles qui veulent opérer un changement avec l'aide des cercles dominants, à l'image de la conférence nationale du FFS et la contribution de Mouloud Hamrouche. Dans ce contexte, le FFS qui a obtenu des sièges à l'APN et au niveau des assemblées locales, vise par sa proposition de poursuivre la construction de passerelles avec les cercles du pouvoir, expliquent des observateurs avérés. D'autres initiatives prescrivent d'opérer le changement sans le pouvoir en place, tout au moins, faire pression sur lui comme la plate-forme de la Cnltd. Ainsi, cette dernière s'oppose à la coalition présidentielle à laquelle les acteurs la constituant lui ont déjà fait allégeance et témoigné de leur fidélité dans un temps plus ou moins récent. Cependant, cette opposition ayant déjà frayé avec le pouvoir, à l'instar du MSP, est qualifiée d'inoffensive. L'union scellée actuellement entre la coordination pour les libertés et la transition démocratique (Cnltd) était donc impossible à la veille de l'élection présidentielle du 17 avril dernier. Alors que le Pôle a participé activement à cette échéance, la Cnltd l'a boycottée. Cela fait dire à certains politologues, que l'opposition fait de la diversion et poursuit son travail dans un cadre défini par le pouvoir. Vis-à-vis de l'opinion internationale, le pouvoir a la latitude de se servir de cette opposition structurée comme preuve de sa nature démocratique. Tout compte fait, cette opposition ne pourra gagner sa crédibilité perdue et acquérir ses lettres de noblesse aux yeux des Algériens qu'en occupant le terrain. Les partis politiques qui la composent ont bénéficié de quotas d'élus. Ses membres bénéficient encore de privilèges... indique-t-on. Le pouvoir a créé un vide abyssal autour de lui. Les partis ont renoncé à l'occuper. Ils se rencontrent dans les salons, les quartiers généraux...Jamais dans le champ social.