L'initiative du FFS n'est pas tout à fait la bienvenue pour la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD). Nouvelle manœuvre du système politique», «consensus truqué», «chimère»… L'initiative du Front des forces socialistes (FFS) n'est, semble-t-il, pas la bienvenue pour la coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD). Les leaders de cette coordination, réunis jeudi dernier au siège du mouvement Ennahda, croient avoir décelé les signes d'une nouvelle «manœuvre» du système pour contourner l'impasse dans laquelle il s'est engouffré en rejetant toutes demandes de changement. Sans la citer, les six membres de la CNLTD opposent une fin de non-recevoir à la démarche solitaire du FFS visant à réunir les conditions d'«un consensus national» avec la participation du pouvoir. En effet, cette coordination se dit attachée à son initiative et à «la plateforme pour la transition démocratique» élaborée après le sommet de l'opposition tenu le 10 juin dernier à l'hôtel Mazafran à Alger. «La CNLTD appelle la classe politique à maintenir les pressions sur le système politique par des moyens pacifiques pour garantir les libertés et les conditions favorables à une transition démocratique qui devra se concrétiser à travers un dialogue sérieux et un vrai consensus et non pas un consensus truqué», expliquent les responsables de la CNLTD, dans un communiqué rendu public, hier. Les signataires de ce communiqué, en l'occurrence Ahmed Benbitour (ancien chef de gouvernement), Mohamed Douibi (président du mouvement Ennahda), Mohcine Belabbas (président du RCD), Abderrazak Makri (président du MSP), Sofiane Djilali (président de Jil Jadid) et Amar Khababa (cadre du parti FJD), affirment, en effet, avoir constaté la dernière entrée en action du système politique en vue de desserre l'étau qui se resserre sur lui. «La CNLTD constate que le système, après son échec essuyé lors des prétendues consultations sur le révision de la Constitution dont les résultats sont inconnus jusqu'à aujourd'hui, tente à travers des voies détournées d'amener la classe politique consciente à de nouvelles consultations peu sérieuses. Ces consultations ont commencé ces derniers temps», explique-t-on dans le même communiqué, en référence également à l'initiative du FFS, unique parti de l'opposition traditionnelle qui refuse de rejoindre la démarche de la CNLTD malgré sa participation à la conférence du 10 juin. La déclaration de la CNLTD constitue, on ne peut plus clair, un refus de participer à la future conférence du FFS, malgré la tenue des rencontres bilatérales avec ce parti. «Devant cette situation, nous appelons la classe politique à faire attention face à ces manœuvre et nous l'exhortons à préserver son capital militant réalisé grâce à la conférence du Mazafran, la CNLTD, le Pôle du changement, les experts et les personnalités nationales qui se sont réunis autour d'une plateforme commune, dont la mise en œuvre est confiée à l'instance de consultation et de suivi», souligne encore la CNLTD. Pour réaffirmer encore son attachement à ladite plateforme, la coordination qualifie de «chimères» les nouvelles solutions proposées. «Nous appelons le peuple algérien à se regrouper autour du projet de la transition démocratique et l'opposition sérieuse et à abandonner les chimères», lancent les responsables de la CNLTD.