Le siège de la daïra fermé et les citoyens exigent à ce que les responsables locaux viennent s'expliquer devant eux. La coordination des citoyens de la daïra de Chemini ne décolère toujours pas. Elle maintient sa pression sur les pouvoirs publics afin de satisfaire sa revendication de raccordement des foyers en gaz de ville. Dans la foulée de sa démarche revendicative, cette coordination, qui regroupe quatre communes, Chemini, Souk Oufella, Tibane et Akfadou, a franchi hier un nouveau pas en procédant à la fermeture du siège de la daïra territoriale, mettant en avant sa revendication liée au gaz de ville mais aussi son mécontentement par rapport aux réponses du wali et sa démarche avec les maires des quatre municipalités. Après avoir fait pression sur l'entreprise en charge de la réalisation de la conduite de transport de gaz qui traverse ces communes, lui intimant l'ordre, dimanche dernier de cesser les travaux, la coordination est passée, hier, à une nouvelle étape dans sa quête de satisfaire des revendications en initiant un rassemblement de protestation devant le siège de la daïra. Hier, l'activité de l'institution était à l'arrêt. Le portail d'entrée a été cadenassé par les protestataires. S'agissant du «raccordement de tous les foyers de la daïra de Chemini en gaz naturel dans l'immédiat», l'action d'hier a mobilisé beaucoup de monde, sur fond d'une colère dirigée essentiellement contre le chef de l'exécutif et les édiles communaux. Dans une déclaration rendue publique la veille, la coordination des citoyens de la daïra de Chemini s'est particulièrement attaquée à la démarche des maires des quatre communes, qui ont, faut-il le rappeler, rencontré le wali dimanche dernier. Une démarche jugée à contresens de la volonté des populations. «Au lieu d'accomplir et de mener à terme leur mandat en accompagnant la dynamique de la population pour la conquête au raccordement de la daïra de Chemini en gaz naturel dans l'immédiat, les premiers responsables exécutifs viennent d'afficher leur couleur confirmant l'exclusion de la daïra de Chemini de la deuxième tranche du programme quinquennal 2010/2014», écrivent-ils, allusion à cette réunion avec le chef de l'exécutif, sanctionnée par un procès-verbal placardé dans les communes sauf celle d'Akfadou, indiquait hier un membre de la coordination. Lequel procès verbal, estime-t-il ne fait que «reproduire fidèlement les réponses données par le wali de Béjaïa à notre délégation lors du sit-in observé le 20 octobre 2014 devant le siège de la wilaya». La coordination souligne que les conclusions de cette réunion entre le wali et les maires de la daïra ne précisent «ni l'échéance, ni la date, encore moins la référence de la couverture financière du projet de raccordement». Il est par conséquent perçu comme une volonté de «duper la population en semant la division afin de permettre à l'entreprise réalisatrice d'achever les travaux de la déviation de la ligne de transport qui traverse le centre du territoire de la daïra de Chemini». Bien que disposée au dialogue, la coordination a opposé hier une fin de non-recevoir à une invitation des autorités, prétextant que «c'est désormais aux responsables concernés de venir dans la région pour s'expliquer devant les populations», indiquait hier un membre de la coordination. A noter que dans son dernier communiqué, la coordination menace de durcir ses actions en procédant dés dimanche prochain au blocage de tous les accès menant à la daïra de Chemini.