Les internautes à l'heure du 1er Novembre La Toile algérienne s'est mise aux couleurs de l'Algérie et ses glorieux martyrs. «Dikra 60» était le mot d'ordre de l'Algérie virtuelle où le drapeau algérien «flottait» fièrement aux côtés des photos et citations de nos révolutionnaires... Jeunesse et Histoire... Deux mots qui jusque-là ne se rencontraient pratiquement jamais en Algérie. Et pour cause, cette frange fragile de la société algérienne est depuis longtemps fâchée avec son Histoire. Mais depuis l'avènement d'Internet et des réseaux sociaux une fibre patriotique commence à renaître chez elle. L'Histoire passionne de plus en plus nos jeunes qui utilisent les TIC pour se réconcilier avec leur glorieux passé. Un petit tour sur les réseaux sociaux que sont Twitter et Facebook et on est agréablement surpris par la place consacrée à l'histoire en général et le 1er Novembre en particulier. Groupe, blogs, forums, vidéos... rendant hommage aux chouhada et aux moudjahidine, sont créés pratiquement chaque jour. Des photos exclusives, des vidéos postées sur YouTube... sont vues par des jeunes de divers niveaux intellectuels et milieux sociaux dont le seul souci est d'apprendre l'histoire de leur pays. Ce soixantième anniversaire du déclenchement de la révolution du 1er Novembre 1954 en est la meilleure preuve. La Toile algérienne s'est mise aux couleurs de l'Algérie et ses glorieux martyrs. «Dikra 60» était le mot d'ordre de l'Algérie virtuelle où le drapeau algérien «flottait» fièrement aux côtés des photos et citations de nos révolutionnaires. Ce week-end, sur les réseaux sociaux on ne parlait que de Novembre 1954. Fait rare en Algérie, ce 60e anniversaire a même effacé le week-end footbalistique pourtant marqué par une finale d'une Champions League Africaine, animée par un club algérien l'Entente sétifienne en l'occurrence! Les photos de profil de nos internautes ont laissé place à celle des Krim Belkacem, Larbi Ben M'hidi, Hassiba Ben Bouali, Mohamed Boudiaf, Abane Ramdane... Les photos des couvertures étaient en majorité celles des drapeaux algériens ou des six historiques. Des vidéos d'archives étaient précieusement échangées et partagées par les internautes. Tout comme des photos inédites de nos révolutionnaires. On avait également droit à des articles retraçant les valeureux parcours de moudjahidine connus, et même inconnus du grand public. La Déclaration du 1er Novembre 1954 était pour sa part le statut «in» du week-end. Il y avait d'autres statuts personnalisés comme celui de Kamel qui «remercie nos martyrs, nos moudjahidate, nos moudjahidine de nous avoir offert la liberté. Bonne fête de l'indépendance aux Algériennes et aux Algériens où qu'ils soient». Lynda, elle, espère que l'héritage de nos martyrs, dont fait partie son cher grand-père, soit respecté. «Hommage à nos martyrs qui ont donné leurs vies pour nous laisser libres. Un tel héritage se doit d'être respecté», souligne-t-elle. Sihem elle, est simple et direct: «Vive l'Algérie libre et indépendante.» Même à partir de l'étranger certains n'ont pas oublié de célébrer le 1er Novembre 1954. C'est le cas de Farid qui, symboliquement, à Paris, se rend sur le bord de la Seine et lui tourne le dos. «Un 1er Novembre à Paris. Vous voyez bien que j'ai tourné le dos à la Seine, et ce par respect aux Algériens qui y sont jetés durant la Révolution. Ma pensée à toutes les victimes et à nos valeureux martyrs», écrit-il pour illustrer sa photo porteuse de message. Tout un symbole! C'est avec une aussi grande symbolique que Fella, petite-fille de moudjahid, a posté à minuit tapante un statut qui résume le sentiment de beaucoup d'Algériens: «Des hommes, des femmes, du courage. Gloire à nos martyrs», écrit-elle suivi du hashtag #1erNovembre#. En parlant de ce hashtag, il faut dire qu'il a fait fureur que ce soit sur Facebook ou Twitter, tout comme celui #Dikra 60# ou encore #gloire à nos martyrs#. C'est dire l'importance qu'a pris cette célébration sur les réseaux sociaux. Le Net est donc en train d'avoir un nouveau rôle qui est de rapprocher et réconcilier les jeunes avec leur histoire. Néanmoins, la question que l'on se pose est: par quelle magie réussit-il là où les enseignants ont échoué, à savoir inculquer aux jeunes générations l'amour de l'Histoire? Pour Mehdi, jeune médecin, la réponse est toute simple: «L'Internet fait désormais partie de notre réalité quotidienne contrairement aux livres, et avoir accès à l'Histoire sur nos écrans d'ordinateurs la rapproche de notre réalité», atteste-t-il. «Il ne faut pas se voiler la face, l'Algérien est fâché avec les livres qui étaient jusque-là le seul moyen de connaître l'Histoire. Mais depuis qu'elle s'est invitée sur la Toile, les jeunes se sont mis à s'y intéresser», argumente-t-il. Sihem par contre, jeune maman au foyer qui est très au fait de tout ce qui se dit dans les réseaux sociaux, le secret de «la colonisation» du Net par l'Histoire est incontestablement la liberté d'expression. «Je vous parle en connaissance de cause, je fais partie de ces personnes qui contribuent à faire pénétrer l'Histoire sur la Toile et je peux vous dire que c'est parce que les gens arrivent à s'exprimer librement qu'ils apprécient ces moments d'histoire», garantit-elle. «Les débats de fond qui ont lieu entre des personnes qui ne se connaissent pas en sont la meilleure preuve», estime-t-elle. Liberté d'expression, zone de débats libres, accessibilité aux informations..., et moyen de contribution sont donc les raisons qui ont fait que l'Histoire est en train de se frayer un chemin dans le quotidien des internautes algériens. La flamme de novembre renaît via la Toile...