Le principal objectif de ce pari est de rattraper le retard en termes de parts de marché. Le P-DG de Mobilis, M.Belhamdi, a annoncé hier comme «mesure d'urgence» pour le sauvetage de son entreprise, «la révision des tarifs de l'opérateur historique à partir du mois de septembre». La ligne coûtera dans ce sens 8000 DA au lieu de 22.000, et l'abonnement passera de 1300 à 1000 DA. Concernant la carte prépayée, elle sera vendue à 2 800 DA au lieu de 5.800. M.Belhamdi a annoncé aussi que Mobilis compte prolonger la période de grâce qui est actuellement de 70 jours. Cette baisse, qui intervient quelques semaines après celle annoncée par l'opérateur égyptien Orascom, entre dans la nouvelle stratégie de la boîte qui vise à rattraper le retard en termes de parts de marché. «Nous avons un marché très demandeur, estimé à 8 millions de lignes en 2006 mais qui est aussi à forte concurrence avec l'entrée en lice d'El Wataniya.» Mobilis vise, selon les dires de son responsable, atteindre le million d'abonnés d'ici à la fin de l'année et 3 millions en 2005. «C'est peu certes, mais nous estimons ce chiffre positif en matière de réalisations.» «Nous serons les meilleurs et les leaders de la téléphonie mobile en Algérie.» C'est le défi lancé par le tout nouveau P-DG de Mobilis, M.Belhamdi Hachemi, lors de sa première sortie médiatique depuis sa désignation. Celui qui a refusé de diriger la boîte en 1999 pour des raisons liées «directement aux contrats proposés», revient six ans après, avec l'intention de «réorganiser la boîte». Mais avant cela, un bilan s'impose sur la gestion de Chettih, le P-DG sortant. Le moins que l'on puisse dire est que Belhamdi Hachemi n'a pas été tendre avec son prédécesseur. Un sévère réquisitoire est, à ce sujet, fait contre la gestion de son prédécesseur, même s'il convient de signaler qu'à aucun moment le nom de Chettih n'a été prononcé. L'orateur a tenu néanmoins à préciser «qu'il s'agit là d'une critique positive qui va permettre à l'entreprise de se corriger». Sur le chapitre de la gestion de l'entreprise, en effet, il est reproché à la direction sortante un manque de cohérence, de coordination entre les différentes services, l'absence de plan d'action. Le tout couronné par une absence de stratégie de travail. «Au moment où nous nous focalisions sur les 500.000 lignes, la concurrence avait pris une nette avancée sur nous.» En effet, le réseau dispose aujourd'hui de près de 355.000 abonnés alors que la concurrence» vient de fêter son 2 millionième abonné. Quoi que, ajoute, l'orateur, il ne faut pas perdre de vue que «plus de la moitié des abonnés d'Orascom sont sur le réseau prépayé, contrairement à nous». Le P-DG de Mobilis précise que «nous allons rompre avec les anciennes procédures». Mobilis promet de faire mieux, «cela ne nous intéresse pas de nous inscrire sur la même gamme que nos concurrents». Paradoxalement, ce dernier affirme plus loin que «nous avons l'intention de nous battre avec les mêmes armes que la concurrence». Le premier défi sera de «corriger l‘image de Mobilis, qui s'est détériorée avec le temps», «ce qui a entraîné un désintérêt vis-à-vis de nos produits». Quelle sera concrètement la manière de procéder de Mobilis? Le P-DG, avant de présenter la stratégie de redéploiement sur «la scène régionale», de l'opérateur historique reconnaît les limites du réseau actuel. Avec une couverture «insuffisante», un tarif d'accès «excessif», une qualité de service «médiocre», et un réseau commercial «insuffisamment développé». L'accélération dans le déploiement du réseau radio est parmi les actions urgentes en cours. Il faut savoir que Mobilis dispose de 450 BTS (émetteurs radios) sur les 48 wilayas, alors qu'Orascom en a planté plus de 1 200. «Nous dépasserons largement ce chiffre d'ici à la fin de l'année», rassure le conférencier. Lequel affirme que Mobilis va passer à l'offensive à partir de janvier 2005, à travers aussi, l'amélioration de la qualité du service, le lancement du service SMS international, le lancement de la distribution prépayée via Algérie Poste. La boîte dispose-t-elle des moyens financiers nécessaires pour peaufiner sa politique? L'orateur répond par l'affirmative. «Nous n'avons pas de problème financier. La téléphonie mobile est un secteur très attractif», insiste-t-il, insinuant au passage que le retard enregistré par la boîte jusqu'ici est dû principalement à une mauvaise gestion ; dans la mesure où M. Chettih n'avait cessé de soulever la question des obstacles que connaît la boîte notamment en matière de crédits bancaires.