L'entrée en lice à partir du mois prochain de l'opérateur koweïtien El Wataniya marquera une véritable révolution dans le secteur. L'été s'annonce très intéressant pour les utilisateurs de la téléphonie mobile en Algérie. La guerre des prix à laquelle on assiste ces derniers jours n'a pas révélé encore tous ses secrets. L'entrée en lice à partir du mois prochain de l'opérateur koweïtien El Wataniya marquera, selon les observateurs, une véritable révolution dans le secteur. Une révolution dans la qualité des services certes, mais surtout en matière de prix, jugés «excessivement élevés» de l'avis même des deux opérateurs qui contrôlent actuellement le marché algérien, en l'occurrence Algérie Télécom et Orascom. El Wataniya promet «de faire mieux», prenant bien soin de garder le secret sur ses tarifs. «Les prix seront rendus publics au mois d'août». C'est-à-dire avec le lancement commercial du réseau. Samedi prochain, le P-DG d'El Wataniya organisera une conférence de presse pour annoncer le lancement technique du réseau. D'ores et déjà l'on annonce une «offre meilleure», selon des sources proches de l'opérateur koweïtien. Notre interlocuteur a tenu à démentir l'information selon laquelle la puce d'El Wataniya serait cédée gratuitement. «Ce sont des rumeurs», précise Linda Khalfa, responsable du service marketing. Par ailleurs, si les tarifs d'accès au réseau ont connu une chute spectaculaire (de 25.000 DA à 8000 pour Djezzy, et de 22.000 DA à 8000 pour Mobilis), aucune révision n'a été cependant établie sur les prix des communications. Le P-DG d'Orascom a donné le ton, en précisant lors de la cérémonie de remise de chèque pour le 2 millionième abonné que «la boîte est en train de réfléchir sérieusement à passer à la tarification à la seconde», ce qui réduirait sensiblement le prix de la communication. Mobilis par la voix de son nouveau P-DG a annoncé que «nous allons utiliser les mêmes armes que nos concurrents», prenant le soin de déclarer que «Orascom ne peut décider seule de réduire les tarifs». Ce qui laisse penser que des discussions sont déjà entamées entre les deux opérateurs autour de cette question. Il ne sera pas très difficile de convaincre les Koweitiens, sachant que ces derniers entretiennent des relations privilégiées avec Orascom. En effet, il faut savoir à ce sujet que les deux dernières compagnies travaillent en collaboration en Tunisie, et c'est El Wataniya qui a acheté la part des Egyptiens en Jordanie. Il est vrai que pour l'Algérie, les deux parties agissent beaucoup plus en concurrents qu'en alliés. Pour Orascom «il y a de la place pour tout le monde». Mobilis qui est de l'avis de son P-DG dans une situation critique, annonce une offensive à partir de janvier 2005 pour rattraper le retard en termes de parts de marché. Un plan «de sauvetage» a été élaboré par les autorités publiques afin d'éviter la faillite de l'opérateur historique. Dans ce sens, le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, M.Amar Tou, a annoncé que l'ouverture du capital d'Algérie Télécom sera effective à compter de 2005. La concurrence s'annonce des plus rudes surtout avec l'ouverture totale du secteur en 2006.