Une personne est décédée et 70 autres ont été blessées, hier matin, dans l'accident du train électrique (automotrice) Alger-Réghaïa, survenu à quelque 150 m de la gare d'Hussein-Dey. Le train électrifié Alger-Thénia devait être aiguillé à hauteur de la gare d'Hussein Dey pour laisser passer le rapide Alger-Oran. Pour des raisons non encore élucidées, les trois voitures du train complètement embouties gisaient dans un amas de tôles froissées. Tout récemment, le 25 octobre 2014, dans la commune d'El Adjiba, au lieu-dit Bouaïche, un autorail assurant la liaison Alger-Béjaïa a heurté de plein fouet un camion de gros tonnage, faisant 13 blessés plus ou moins graves. Quelque temps auparavant, en janvier 2012, une automotrice, au niveau de Thénia, entrait en collision avec un train transportant 16 citernes de 480.000 litres de carburant. La catastrophe avait été évitée de justesse. Le 10 juillet 2011, un autre autorail avait également percuté un camion, non loin d'Akbou, faisant 1 mort et 13 blessés. La liste est encore longue mais autant s'arrêter là. Car le nombre d'accidents est beaucoup plus important qu'on ne l'imagine, sachant le nombre élevé de passages à niveau non gardés qui occasionnent, comme ce fut le cas à maintes reprises dans l'axe Oran-Témouchent (RN 33), des collisions préjudiciables aux engins de la Sntf. Des 17 autorails acquis en septembre 2007 auprès de la société espagnole CAF, en sus des 30 locomotives électriques et des 64 rames automotrices (réceptionnées en avril 2008) destinées à la desserte de la grande banlieue algéroise (Thénia, à l'est et El Affroun, à l'ouest), sept ont connu des accidents plus ou moins graves alors que la question de leur maintenance avait été occultée lors de la conclusion du contrat. Si l'on considère l'ampleur et la fréquence des dégâts subis par la Sntf qui se heurte, en outre, à des actes de vandalisme effarants tels que le caillassage des voitures ou le vol des cables électriques, il est évident que celle-ci active dans un contexte difficile où les aléas sont à la fois nombreux et préjudiciables. Quelles que soient les conclusions de la commission d'enquête dont le Premier ministre Abdelmalek Sellal a réclamé la mise en place immédiate, il apparaît que les efforts et les investissements énormes consentis par l'Etat en vue de relancer le rail dans le pays, après plusieurs décennies d'abandon, exigent une attention et un suivi rigoureux dans l'exploitation comme dans la réalisation des moyens modernes acquis au prix fort. La modernisation des lignes et leur électrification induisent à moyen terme le recours à de nouveaux types de trains, comme c'est le cas pour les 17 autorails grande ligne dont la commande est programmée depuis déjà deux ans. Avec la réhabilitation des 220 voitures que la Sntf s'efforce de parachever dans ses installations de Sidi Bel Abbès, Sidi Mabrouk (Constantine) et Rouiba (Alger), ce sont autant d'efforts qui exigent, d'ores et déjà, la mise en oeuvre d'un programme de formation et de transformation des mentalités, de nature à leur permettre d'assumer les missions qui incombent à une entreprise dont le rôle est et restera pour longtemps incontournable en matière de transport de voyageurs comme de marchandises.