La grogne s'amplifie à l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa. Les étudiants exclus ne veulent pas lâcher prise et veulent coûte que coûte être réintégrés dans le cursus scolaire. Hier ils étaient de nouveau revenus à la charge en procédant tout simplement à l'obstruction de l'accès au campus de Targa Ouzemour. La goutte qui a fait déborder le vase reste l'application de l'article 33 relatif au règlement intérieur du système LMD qui stipule que l'étudiant inscrit en licence ne peut y séjourner plus de 5 années, même dans le cas d'une réorientation. L'application de cet article s'est traduite par l'exclusion de pas moins de 600 étudiants. Ces derniers ont réagi dans un premier temps à travers un rassemblement devant la bibliothèque centrale du campus de Targa Ouzemour à l'effet de dénoncer leur exclusion jugée «injuste». la manifestation n'a pas pu se tenir. Les agents de sécurité ont empêché les étudiants frondeurs d'accéder à l'enceinte du campus. Hier, ils ont opéré un forcing. Conséquemment à une assemblée générale, la grogne a repris de plus belle. Les étudiants renouent avec la grogne dénonçant, soit des conditions pédagogiques inappropriées, soit une qualité de prise en charge qui laisse à désirer dans les résidences universitaires. Dans une déclaration rendue publique, la coordination locale des étudiants (CLE) met en avant pas moins de trois revendications et appelle à la concertation en vue de définir les voies et moyens de les faire aboutir. Il s'agit notamment de l'accès au master sans conditions, de l'amélioration des conditions socio-pédagogiques et enfin la réintégration des exclus. La concertation effectuée le mercredi passé s'est soldée par une première manifestation, motivée pour l'essentiel par cette histoire d'exclusion. Boualem Saïdani, le recteur de l'université avait expliqué lors de la première manifestation que la décision de l'exclusion est maintenue, précisant que l'étudiant, ayant acquis 120 crédits ou plus, peut être exceptionnellement autorisé à se réinscrire pour une sixième année supplémentaire. Cela n'a pas suffi apparemment pour calmer les esprits. La Coordination a tenu mercredi dernier une assemblée générale pour débattre justement de l'application de cet article qui aurait dû entrer en vigueur depuis 2011, alors «qu'il n'a jamais été appliqué», disent les étudiants frondeurs. «L'ancien recteur et tous les responsables des départements nous ont promis qu'il n'y aurait aucune exclusion lors de l'instauration du système LMD au sein de notre université», affirme un étudiant exclu. La coordination locale promet de revenir à la charge ce mercredi à travers un rassemblement devant le rectorat et probablement dans une marche de protestation, a-t-on annoncé hier.