L'implication des citoyens dans la gestion des affaires de la cité a toujours été au centre des débats. La société civile, au niveau local, a fait de cette question une priorité mais sans y parvenir, même si les lois de la République, dont la Constitution et les Codes de la commune et de la wilaya, accordent le droit de participer à la gestion des affaires locales aux citoyens. Mais sur le terrain, le citoyen est loin d'exercer ce droit pour diverses raisons. C'est justement pour mettre en place des mécanismes permettant de rendre effectives les dispositions légales que le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a installé, avant-hier, un groupe de travail interministériel. Dans le cadre des travaux de ce groupe de travail, des P/APC, des P/APW, des spécialistes, des représentants de ministères et cadres du département de l'intérieur ont débattu, hier, de l'implication du citoyen dans les débats et la préparation des projets à lancer dans sa commune et la prise en charge des doléances des populations. Les travaux présidés par le secrétaire général du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, Ahmed Adli, ont permis aux intervenants de faire part de leurs avis sur le «sens de la concertation qui doit régner au niveau local pour mieux prendre en charge les aspirations des populations et l'amélioration de leur niveau de vie à travers le développement multisectoriel». ils ont insisté sur le «renforcement des prérogatives des P/APC qui manquent actuellement d'éléments de réponse lorsqu'il est impossible de satisfaire les revendications des habitants. Selon un compte rendu des travaux de l'APS, un P/APW s'est interrogé sur l'efficacité des cadres de concertation, déjà existants, au niveau local. «Nous recevons chaque jour des citoyens et nous discutons avec eux mais le problème c'est comment apporter une réponse satisfaisante à leurs doléances, notamment en ce qui concerne le logement et l'emploi», a-t-il affirmé. Pour lui, la mission du responsable local sera «plus facile et crédible en associant toutes les catégories de la société à la concertation». Il est question dans ce sens d'ouvrir les Conseils consultatifs aux compétences scientifiques et économiques, en plus des représentants de jeunes et de la femme, afin de recueillir «le maximum d'informations inspirées de la réalité que vit le citoyen et proposer, ainsi, les solutions pratiques aux décideurs». «La société civile a un rôle important dans la gestion participative, d'où l'importance de lui accorder de l'intérêt et faire d'elle un investissement de l'Etat en matière de prise en charge des affaires publiques», a suggéré un autre intervenant. D'autres intervenants ont souligné que le rôle du citoyen ne se limite pas seulement à prendre son avis lors de la préparation des projets locaux mais le même citoyen doit être impliqué dans le suivi de la réalisation des plans de développement. Ils recommandent, étant au fait de la gestion locale, la révision du cadre organisationnel du mouvement associatif et de la société civile. Pour sa part, le représentant du département de l'intérieur, M. Adli, a indiqué qu'il est temps que les gestionnaires locaux se penchent sur les mécanismes à instaurer pour une gestion participative, en partant des constats sur le terrain. «Il faut, a-t-il indiqué, s'interroger, à titre d'exemple, sur l'esprit d'»indifférence» affiché par certains citoyens envers le bien public.»