Un juge d'instruction a tout dernièrement ordonné un non-lieu dans l'enquête sur l'assassinat en 1987 à Paris de M.Ali Mecili, décision contre laquelle la famille a de nouveau fait appel, a-t-on indiqué de source proche du dossier. Ali Mecili, avocat de 47 ans exilé en France en 1965, avait été assassiné par balles le 7 avril 1987 dans le hall de son immeuble, dans le centre de Paris. Sa famille, notamment sa veuve, avait accusé le pouvoir algérien d'être impliqué dans sa mort. Ce non-lieu a été prononcé le 17 novembre dernier conformément aux réquisitions du parquet de Paris. L'enquête avait rebondi en 2007 avec la délivrance par un précédent juge d'instruction de deux mandats d'arrêt internationaux contre un homme soupçonné d'être l'exécutant de l'assassinat et un diplomate un temps soupçonné d'en être le commanditaire. Le diplomate Mohamed Ziane Hassani avait été arrêté à Marseille en août 2008 mais il avait finalement été mis hors de cause en août 2010. L'arrestation de Mohamed Ziane Hassani, alors chef du protocole du ministère des Affaires étrangères, avait lourdement assombri les relations entre Alger et Paris. Dans l'affaire proprement dite, un premier non-lieu avait été prononcé en 1992 mais la justice française, saisie par la famille, avait ordonné la poursuite de l'enquête l'année suivante. Ali Mecili faisait office de porte-parole de Hocine Aït Ahmed, un des chefs historiques de la Révolution, passé à l'opposition au lendemain de l'indépendance. Me Mecili était reconnu pour son rôle dans le rapprochement entre Aït Ahmed, chef de file du Front des forces socialistes (FFS) et Ahmed Ben Bella, premier président de la République algérienne, qui avaient fondé en 1985 à Londres un «Front uni des forces opposées» dont le parcours dura jusqu'en 1990.