«Une des principales raisons... est la production irresponsable de certains producteurs hors de l'organisation (Opep)...», a accusé le ministre émirati de l'Energie, Suhail al-Mazrouei, lors de la réunion de l'Opaep qui a débuté, hier, à Abou Dhabi. Qui est derrière la dégringolade des prix du pétrole? Pour le ministre émirati de l'Energie, les responsables sont tout désignés. «Une des principales raisons (de la chute des prix) est la production irresponsable de certains producteurs, hors de l'organisation (de l'Opep), dont certains sont de nouveaux venus» sur le marché, a affirmé Suhail al-Mazrouei, lors de la réunion de l'Opaep qui a débuté hier, à Abou Dhabi. D'autres facteurs ont-ils contribué à la chute des prix? Elle est due en partie à «un manque de coopération de la part des principaux producteurs hors Opep, à des informations erronées et à la cupidité des spéculateurs», a-t-il indiqué, tout en soulignant que ces producteurs hors Opep finiraient par «réaliser l'importance de la coopération pour assurer des nouveaux prix équitables». L'ambiance était malgré tout à l'optimisme à l'ouverture du forum. «Je suis convaincu que les marchés pétroliers vont se rétablir et que les prix vont remonter», a déclaré hier le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, lors de la 92ème session de la réunion de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opaep) qui se tient à Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis et à laquelle a pris part le ministre algérien de l'Energie Youcef Yousfi. Une déclaration qui intervient 48 heures après que les cours de l'or aient rebondi. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février avait affiché 60,51 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres vendredi. Une hausse de 1,24 dollar par rapport à la clôture de jeudi. Le prix du baril de «Light Sweet Crude» (WTI) pour livraison en janvier, a par contre été plus «vorace», en engrangeant pas moins de 2,41 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour clôturer à 56,52 dollars. Sans y faire allusion, le ministre saoudien qui a affiché son optimisme, quant à un éventuel rétablissement des cours de l'or noir a tenu à souligner que les pays producteurs étaient soucieux «de la stabilité du marché» mais «le plus important, c'est que ces pays poursuivent leurs investissements pour répondre aux besoins du marché». En ce qui concerne l'Algérie, la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, a décidé de ne pas renoncer à son plan de développement quinquennal 2015-2019, malgré la dégringolade des prix du baril de pétrole qui ont perdu pratiquement 50% de leur valeur depuis le mois de juin 2014. 90 milliards de dollars doivent être investis dans le développement des gisements et des capacités de transport et raffinage du pétrole... «Nous avons décidé de maintenir notre plan d'investissement inchangé, en dépit de la baisse des prix du pétrole qui ont atteint leur plus bas niveau depuis cinq ans, le 7 décembre 2014 avait annoncé hier le P-DG de Sonatrach, Saïd Sahnoun, en marge de la 9ème édition du Sommet nord-africain du pétrole et du gaz qui s'est tenu du 7 au 9 décembre à Alger. Dans un marché complètement chaotique, mais qui a laissé entrevoir une lueur d'espoir de voir les cours de l'or noir redresser l'échine. Le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, s'est dit «optimiste pour l'avenir» du marché pétrolier qui, selon lui, devrait rester «stable» malgré une possible surabondance de l'offre en 2014. «En l'absence d'une offre supplémentaire pour répondre à une demande annuelle supérieure à 30 milliards de barils, il y aura une pénurie dans l'offre et les prix s'envoleront, ce que nous ne voulons pas», a-t-il ajouté. Un pétrole à 100 dollars voire plus, est indispensable pour les économies de nombreux pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, dont l'Algérie, pour équilibrer leurs budgets, mettre en oeuvre leurs projets de développement économique et assurer la paix sociale. «Désormais, l'équilibre budgétaire requiert des niveaux de prix des hydrocarbures supérieurs à 112 dollars le baril, pendant que les recettes budgétaires totales restent fortement dépendantes de celles, très volatiles des hydrocarbures», avait prévenu Djamel Benbelkacem, directeur conseiller à la Banque d'Algérie dans un rapport présenté le 1er juillet 2012.