Le ministre qatari de l'Energie, Abdallah Al-Attiyah, a affirmé hier que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ne devrait pas examiner une augmentation de l'offre de brut lors de sa réunion mercredi prochain à Abou Dhabi. Plus tranchant et plus claire que son homologue saoudien, il a répondu "Non " à la question de savoir si une hausse de l'offre était à l'ordre du jour de la réunion d'Abou Dhabi. Peu auparavant, le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi, a refusé de se prononcer sur une hausse éventuelle de l'offre de l'Organisation lors de la réunion mercredi prochain à Abou Dhabi. "Nous ne savons pas encore" si le marché pétrolier requiert une augmentation de l'offre, a déclaré M. Nouaïmi à un groupe de journalistes en marge d'une réunion de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP). Tout en rappelant que la demande "augmente toujours en hiver", il a indiqué qu'il faudrait "examiner toutes les informations et tous les détails dont nous disposons pour décider de ce que nous devons faire" lors de la réunion d'Abou Dhabi. Mercredi, lors d'un forum sur l'énergie à Singapour, le ministre saoudien du Pétrole avait estimé que l'approvisionnement mondial en pétrole était suffisant et que les fondamentaux ne justifiaient pas des prix élevés. La réunion d'Abou Dhabi, très attendue par les marchés, doit faire le point sur le plafond de production de l'Opep, au moment où le pétrole est retombé sous la barre symbolique des 90 dollars le baril. Les cours du pétrole ont, en effet, terminé la semaine à plus de 10 dollars sous leurs records à New York. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en janvier a fini, vendredi, à 88,71 dollars, soit 2,3 dollars de moins par rapport à sa clôture de jeudi, et se retrouve ainsi à des niveaux auxquels il ne s'était plus échangé depuis octobre. Affichés encore lundi à 99,11 dollars le baril, les cours de l'or noir ont cédé plus de 10 dollars à New York en cinq séances et le seuil psychologique des 100 dollars ne semble plus à portée de vue. Sur l'Intercontinental Exchange de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a pour sa part cédé 1,96 dollar pour clôturer à 88,26 dollars. Il a même coté 87,55 dollars en séance. Avec la dissipation de facteurs conjoncturels, ayant favorisé jusqu'ici l'envolée des cours, le marché s'est tourné vers la réunion de l'Opep, le 5 décembre à Abou Dhabi. Jeudi, le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Nobuo Tanaka, a redemandé aux pays de l'Opep de mettre plus de barils de pétrole sur le marché, sans toutefois en spécifier le nombre. Il a rappelé que dans son dernier rapport mensuel publié le 13 novembre, l'AIE, qui défend les intérêts des pays consommateurs, avait demandé au cartel de pomper 900 000 barils par jour de plus pour équilibrer le marché au quatrième trimestre, soit 32 millions de barils par jour (mbj). Selon l'Agence, la récente flambée des prix du pétrole, qui ont frôlé 100 dollars le baril, commence à peser sur la demande mondiale, pour laquelle elle a revu à la baisse ses prévisions.