Selon le ministre de l'Agriculture, l'approvisionnement du marché en produits agricoles de base se poursuivra normalement. Aucun projet ne sera abandonné. Le secteur de l'agriculture n'est pas touché par les restrictions budgétaires. Le premier responsable de la tutelle, Abdelwahab Nouri, a assuré que le secteur poursuivra la mise en oeuvre des projets et des programmes arrêtés. «Le secteur n'a reçu aucune orientation du conseil restreint, réuni mardi dernier par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour la réduction de l'approvisionnement des citoyens en produits alimentaires de base malgré la forte baisse des cours du pétrole», a précisé M. Nouri en marge d'une séance consacrée jeudi dernier aux questions orales à l'Assemblée populaire nationale (APN). Selon lui, l'approvisionnement du marché en produits agricoles de base se poursuivra normalement. Contrairement aux informations qui circulaient, le ministre a indiqué que la réduction des importations des produits alimentaires n'a pas été évoquée lors du conseil restreint. Cependant, le ministre n'écarte par la possibilité de recourir à cette option en supprimant l'importation des produits de luxe. M.Nouri n'a pas cité les produits qui seront concernés par cette mesure restrictive, mais il a laissé entendre qu'il s'agirait des fruits exotiques hors saison comme la banane, kiwi, ananas et mangues ou encore le saumon fumé, les boissons alcoolisées de grandes marques et le caviar ainsi que certains produits comme les carottes râpées et les plats à emporter. La restriction pourrait également toucher les autres produits non alimentaires tels que les bateaux de plaisance, les bijoux, les montres, les voitures de prestige ou encore les vêtements de haute couture qui pèsent sérieusement sur la facture des importations. «Le citoyen s'interroge d'ailleurs sur l'utilité de l'importation de ces produits de luxe», a fait remarquer le ministre qui a tenu à assurer par la même occasion que les importations de tous les produits de large consommation vont se poursuivre. Certes, le gouvernement ne veut pas divulguer tout son plan anti-crise à la fois. Ce dernier prendra certainement des mesures pour réduire la facture des importations qui pèse lourdement sur le trésor public. La facture alimentaire, seule, a atteint 10,2 milliards de dollars durant les onze premiers mois de l'année en cours, contre 8,7 milliards de dollars à la même période de l'année précédente, soit une hausse de 19,27%. Le gouvernement va faire l'effort pour développer la production nationale, seule solution pour mettre fin à la dépendance. Soulignant l'importance des décisions prises lors du conseil restreint consacré aux développements enregistrés par le marché pétrolier international, il a rappelé que les réserves de change de l'Algérie (193,2 milliards de dollars en juin 2014) adossées au Fonds de régulation des recettes (FRR) assuraient une situation financière confortable pour l'économie nationale. Interrogé par ailleurs sur la fièvre aphteuse qui s'était propagée à travers plusieurs wilayas du pays l'été dernier, M.Nouri a affirmé que l'Algérie avait pu venir à bout de cette maladie qui touche les bovins en un «court laps de temps» grâce aux mesures anticipées prises par les services vétérinaires, notamment la vaccination de plus d'un million de têtes de bovins quatre mois avant l'apparition de la maladie sur le territoire national. Concernant les indemnisations, le ministre a précisé que tous les éleveurs avaient été indemnisés de telle sorte qu'ils puissent relancer l'élevage de bovins. Sur un autre plan, le ministre de l'Agriculture a présenté le bilan des incendies. Selon lui, 38.000 hectares de forêts ont été ravagés par les incendies en 2014. Abdelwahab Nouri a estimé que les espaces forestiers ravagés par les incendies ont considérablement baissé par rapport aux années précédentes. M. Nouri a affirmé que le ministère a procédé au dédommagement de tous les citoyens touchés par ces incendies.