Le groupe FFS a adopté hier le budget primitif de l'exercice 2015 en l'absence de l'opposition et de l'administration. La session que son président a convoquée pour le 4 janvier 2015 s'est finalement tenue presque en catimini pour aboutir à l'adoption du BP, dont la légalité reste à prouver sachant que le conflit est né autour des trois procurations présentées avant-hier par le groupe FFS et ont été rejetées par l'opposition pour être confiées ensuite à la chambre administrative près le tribunal de Béjaïa pour trancher sur ce litige. Contre toute attente, le groupe FFS a tenu sa session. Les 19 élus présents à cette «session très extraordinaire» ont validé le budget primitif, ceci sans compter les procurations de deux élus absents dont le P/APW. Un rapport devait être envoyé hier au ministre de l'Intérieur. Cela ne se passe qu'à Béjaïa. Le FFS aux commandes de l'Assemblée populaire de wilaya de Béjaïa joue au «parti unique»/ il n'a pas trouvé mieux que d'organiser une session sans l'opposition, restée en dehors de la salle, ni l'administration. Avec le ralliement d'un élu RND, en l'occurrence Abderahamane Boukendoul, le groupe FFS a retrouvé sa majorité et s'est cru autorisé toutes les manoeuvres. La session s'est tenue en présence des députés et sénateurs ainsi que des membres de la fédération de Béjaïa. Un forcing qui n'a aucune valeur juridique selon les spécialistes. L'adoption du BP tel que conçu par le parti d'Ait Ahmed est voué à l'échec, d'autant plus que deux des trois procurations présentées pour le calcul du quorum, sont litigieuses et le tribunal administratif saisi à l'effet de trancher n'a pas encore rendu son verdict. La saisine a eu lieu avant-hier à la suite de l'ajournement pour la 3ème fois consécutive, en raison de la persistance d'un conflit au sein de l'Assemblée populaire de wilaya (APW). Réunis en session extraordinaire, à l'initiative du wali et non pas du président de l'APW, comme il est d'usage, mais conformément aux dispositions du Code de wilaya, les élus ont, une nouvelle fois, après deux reports consécutifs, refusé d'examiner ce document financier, préférant focaliser le fonctionnement ordinaire de l'Assemblée et le renouvellement de ses instances organiques, notamment ses vice-présidents et les présidents de ses commissions techniques, jugées peu efficientes. Hier, la session initiée par le FFS a été chahutée par la coordination des communes de la daïra de Chemini venue dire aux élus qu'ils cessent de se chamailler pour des histoires de postes pendant que l'urgence se situe au niveau du développement local. «Pendant que vous vous disputiez entre vous, nous nous souffrons du froid à cause du raccordement en gaz de ville, qui reste votre dernier souci», leur lance un animateur. A en croire une source proche du parti d'Aït Ahmed, le FFS risque de paralyser toutes les communes où il est aux commandes.