La crise qui secoue l'Assemblée populaire de la wilaya de Béjaïa depuis plus d'un moins connaît, depuis jeudi, un nouveau rebondissement, qui n'a de valeur que d'illustrer une situation conflictuelle, qui s'enlise au sein de cette institution. Qu'on en juge! La prochaine session pour laquelle les deux protagonistes se sont entendus sur le principe de sa tenue, lors de la réunion ayant regroupé le président, et les chefs de groupe de l'APW, vient d'être convoquée à deux dates différentes, avec deux ordres du jour différents. Le wali, qui, devant l'urgence d'adopter le budget primitif avant la fin de l'année, s'est appuyé sur les articles 16,165 et 168 de la loi relative à la wilaya, datant du 21/ 12/ 2012, pour convoquer les élus de l'assemblée pour demain. De son côté, le président de l'APW en a fait de même en s'appuyant sur l'article 15 de la même loi mais pour dimanche 04 janvier, en ajoutant un autre point à l'ordre du jour, relatif au fonctionnement de l'institution. Deux faits et pas des moindres, confirmant une crise, qui tourne en défaveur du groupe FFS, qui quoiqu'il fasse ce dimanche, ne pourra pas empêcher l'examen et l'adoption du budget primitif de l'exercice 2015, et risque même de le voir remodelé dans sa version initiale. On a appris, hier, que le président de l'APW, Mohamed Bettache ne sera pas présent à la session convoquée par le wali. Des sources affirment qu'il a déposé un congé de maladie jusqu'au 31 décembre. Il a également confié la présidence de l'APW, par intérim à son vice-président, Ali Rabhi, de la même obédience politique. Par ailleurs, le groupe FFS ne compte pas se laisser faire. Bien que minoritaire, le groupe FFS «tentera de bloquer la situation, d'une manière ou d'une autre», affirmait hier un de ses élus. Le président de l'APW et son groupe, mis en minorité, depuis le début de l'affaire, verra vraisemblablement les nouvelles commissions remaniées adoptées sans lui. Le risque est là. L'opposition compte, à en croire certaines sources, introduire un autre point à l'ordre du jour de cette session, concernant la composante de l'exécutif de l'APW.Outre l'adoption du BP, l'opposition compte officialiser, à l'occasion le remaniement des cinq commissions effectué récemment en présence d'un huissier de justice. A rappeler que la session de l'APW de Béjaïa a connu deux reports consécutifs, en raison de la position de la nouvelle majorité, qui totalise 22 élus sur les 43 que compte cette APW. Cette alliance des partis politiques RCD, FLN, des ex-militants du FFS qui se sont regroupés sous le sigle Fsld (Forum socialiste pour la liberté et la démocratie) et deux élus du Rassemblement national démocratique (RND) ne laisse aucun choix au FFS, parti aux commandes de l'APW, que d'abdiquer. Le Président n'a, d'autre choix, que d'accéder à la demande et appliquer le règlement intérieur de l'APW puisque c'est la majorité qui l'exige. Le président de l'APW et son groupe FFS perd chaque jour un peu plus la bataille et se voit isolé de toute prise de position au sein de cette institution. On apprend, par ailleurs, que l'opposition compte mettre en place une commission d'enquête sur: d'abord la gestion du chapitre 914, relatif aux subventions du mouvement associatif et les «procurations de complaisance», établies lors des sessions précédentes de l'assemblée, concernant notamment deux élus issus du FFS, qui sont en abandon de poste depuis plus d'un an et qui continuent à percevoir leurs indemnités, a confié Djerroud Saâdi, chef du groupe FLN à l'APW de Béjaïa.