La session extraordinaire de l'Assemblée populaire de wilaya à laquelle a appelé son président n'a pas pu être menée à bout. A peine ouverte, celle-ci est plongée dans une cacophonie indescriptible. Le président de l'APW, M.Mohamed Bettache, a fini par lever la séance, déclarant «assumer ses responsabilités». Cette session devait aborder «la conformité de l'assemblée aux textes et aux règlements», en vue du son «remaniement», après que le groupe FFS ait perdu sa majorité. La problématique de la la procuration ne pouvait plus être de mise pour des élus absents à l'assemblée depuis plus de deux années. Leur remplacement par d'autres n'a pas été en faveur du parti d'Aït Ahmed, dont les élus et les militants présents à la session n'ont pas été tendres avec la nouvelle élue, ralliant directement l'opposition, majoritaire, au groupe FS, notamment. Ils l'auront traité de tous les noms d'oiseaux. Conséquemment, deux groupes (FFS et FS) ont ouvert les hostilités. La coalition FLN, RCD et FS n'ont pas voulu entendre parler de la proposition faite par le P/APW consistant à la session d'une vice-présidence à chacun de ces partis. Hier, les élus du FFS ont accusé leurs anciens camarades du Forum socialiste de «traîtrise». Les hostilités se sont poursuivies entre les deux parties concernées sur fond d'accusations donnant lieu à un véritable chahut sous le regard des directeurs de l'exécutif et du wali, restés imperturbable avant de quitter, par la suite, la salle. Dans une conférence de presse qu'il a animée juste après sa décision d'annuler la session, le président de l'APW M. Mohamed Bettache, a estimé en substance que c'est au président de l'APW de remanier l'exécutif et c'est à lui seul que revient la prérogative de choisir les hommes et les femmes qui devaient travailler avec lui. L'opposition qui brandit durant cette session des pancartes sur lesquelles est écrit «Bettache dégage», allusion au départ du président de l'APW ne voulait pas en démordre. Dans une déclaration, elle porte toute la responsabilité du blocage au président de l'assemblée, qu'il «a assumé publiquement hier». «Le blocage de l'Assemblée populaire de wilaya de Béjaïa vient, aujourd'hui, d'être assumé pleinement et honteusement par son président. La règle démocratique par la fuite en avant, la violation de la loi et l'irresponsabilité de la minorité du groupe FFS à l'APW et de leurs courtisans, est transgressée contre la volonté de la nouvelle majorité», a indiqué l'opposition qui prend à témoin l'opinion publique quant à sa détermination à faire appliquer la légitimité populaire. «Notre majorité au niveau de l'Assemblée qui ne cesse de s'élargir prend à témoin l'opinion publique sur notre détermination à faire respecter le choix populaire et à défendre les intérêts de la population», estime l'opposition. «L'illégitimité ne doit plus présider aux destinées de notre wilaya» conclut-elle avant de demander qu'il «soit mis fin aux violations de la loi et ce conformément aux choix du peuple».