L'Algérie n' a pas cessé d'appeler, comme lors du sommet de Nairobi, qui s'est penché sur la question du financement du terrorisme, à une action concertée des Etats membres. Les enjeux de la paix et de la sécurité ainsi que ceux liés aux défis du développement ont dominé les travaux de la 24ème session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), à Addis-Abeba. Lors de cette 26ème session, le Premier ministre a appelé à une riposte «collective» et «coordonnée» à la menace terroriste et à la criminalité transfrontalière qui constituent «une menace réelle pour le continent». L'urgence d'une coopération dans ce domaine a, d'ailleurs, été unanimement reconnue, surtout que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait appelé les Etats membres de l'UA à organiser la riposte collective aux menaces et exactions de Boko Haram, allusion implicite à la nécessaire mise en place d'une Force africaine d'intervention dont le besoin fait encore, cruellement défaut. L'Algérie a, dans cette optique, recommandé le soutien de la Capacité africaine de réponse immédiate aux crises (Caric), un mécanisme transitoire, dont l'existence a le mérite de pallier, en la circonstance, la carence de la riposte armée collective sous l'égide de l'UA. En décembre dernier, notre pays a oeuvré à la convocation du premier sommet des Etats parties au processus de Nouakchott consacré à la coopération sécuritaire dans la région sahélo-saharienne. De même, l'Algérie n' a pas cessé d'appeler, comme lors du sommet de Nairobi, qui s'est penché sur la question du financement du terrorisme, à une action concertée des Etats membres, forte de l'expérience engrangée depuis plus de deux décennies en ce domaine, et, partant, des défis auxquels elle fait face, depuis de nombreuses années, à la fois sur un plan régional et international. Organiser une approche préventive et une riposte appropriée constitue l'unique voie pour combattre efficacement ce phénomène, tel est en substance le message répété inlassablement par les représentants de l'Algérie dans les rencontres continentales mais le fait est que l'Afrique a eu beaucoup de mal à se résoudre à un examen sérieux et décisif de la menace terroriste, malgré les crimes perpétrés par les groupes tels que Boko Haram. Avec la situation qui prévaut en Libye et accessoirement dans les pays du Sahel, notamment le Mali et le Niger, cette menace revêt un caractère d'urgence impératif et il n'est plus de mise de se voiler la face ou de se livrer à des subterfuges de décisions sans lendemain. L'Algérie qui s'est associée à de multiples groupes de concertation de la région sahélienne, arabe et internationaux, à l'exemple du Forum global contre le terrorisme, s'efforce de parvenir à l'instauration d'un dialogue consensuel en Libye et au Mali pour y restaurer la paix et préserver l'unité de ces pays, guidée par la «séculaire solidarité de voisinage» ainsi que par le souci de barrer la route aux partisans de l'implosion de la région. C'est parce qu'elle est consciente des défis et des risques induits par la menace transfrontalière du terrorisme que l'Algérie appelle de ses voeux à une démarche commune et solidaire de tous les pays africains face à un danger qui mine la sécurité collective des Etats membres de l'UA, tels que le Nigéria, le Cameroun et d'autres. Pierre d'achoppement de la problématique du développement que tout le continent ambitionne, le terrorisme a rendu nécessaire la mise en place d'une force militaire de 7500 soldats pour contrer Boko Haram, introduite par le Conseil de sécurité de l'Union africaine, et avalisée par le sommet. L'ONU a apporté son soutien à la création de cette force militaire régionale africaine pour lutter contre le groupe extrémiste nigérian Boko Haram et d'autres groupes armés. «Les abus épouvantables de Boko Haram, sa cruauté indicible, son mépris total des vies humaines, ses destructions de biens totalement gratuites sont sans égales», ont motivé cette importante décision. Partant de cette prise de conscience africaine contre le fléau du terrorisme, il reste à espérer une réaction similaire des pays africains producteurs de pétrole dont les chefs d'Etat ont reçu une lettre du président Bouteflika, remise par le Premier ministre lors du sommet, et qui appelle à une réaction collective face aux manoeuvres qui plombent depuis plusieurs mois les marchés des hydrocarbures.