Des retrouvailles prometteuses Après des quarts de finale spectaculaires avec 16 buts inscrits en quatre matchs, place aux demi-finales de la CAN 2015. L'équipe de RD Congo affrontera ce soir à 20h celle de Côte d'Ivoire à Bata. Les deux équipes concernées ont des profils très différents. Les sélections de RDC et de Côte d'Ivoire sont habituées aux places d'honneur en Coupe d'Afrique des nations. Mais les Congolais, champions d'Afrique en 1968 et en 1974, n'avaient plus atteint les demi-finales du tournoi depuis une CAN 1998 durant laquelle ils avaient fini troisièmes. Ils font donc leur grand retour au sommet. Les Ivoiriens seront favoris ce soir, même si les Léopards ont remporté une victoire spectaculaire (4-3) à Abidjan, le 15 octobre, en éliminatoires de la CAN 2015. En effet, les Eléphants atteignent le dernier carré de la compétition pour la quatrième fois au cours des six dernières éditions. Du côté ivoirien, après sa belle victoire contre l'Algérie (3-1), dans une sorte de finale avant la lettre de la CAN-2015, le sort offre un boulevard aux Eléphants et à leurs stars pour conquérir un trophée qui les fuit depuis 1992. La RD Congo ne devrait pas être en mesure de rivaliser avec les vedettes ivoiriennes en demi-finale. Qualifiés après trois nuls au premier tour dans le groupe B et tout près de subir la loi du faible Congo en quart, les Léopards, menés 2-0, s'en sont sortis au prix d'un retournement de situation incroyable en inscrivant quatre buts dans les 25 dernières minutes (4-2). Il leur sera difficile, voire impossible, de rééditer pareil exploit si la Côte d'Ivoire maintient le niveau de jeu produit face aux Algériens. Les troupes d'Hervé Renard feraient pourtant bien de se méfier et de ne pas prendre la RDC à la légère. Les deux équipes figuraient dans la même poule en qualifications et la RD Congo, battue 2-1 à Kinshasa le 11 octobre 2014, était parvenue à prendre sa revanche quatre jours plus tard à Abidjan (4-3) au terme d'un match fou, marqué par l'exclusion de l'Ivoirien Franck Kessie juste après la pause, avant d'obtenir in extremis son billet pour la CAN en tant que meilleur troisième. En termes d'individualités, les Eléphants n'ont pas d'équivalents dans cette Coupe d'Afrique. En effet, il aura fallu deux rencontres aux vedettes ivoiriennes pour entrer dans le tournoi et donner la pleine mesure de leur talent. Mais l'attente valait largement le coup. Le massif Wilfried Bony a justifié les 35 millions d'euros dépensés par Manchester City pour l'arracher à Swansea en propulsant quasiment à lui seul son équipe en demi-finale avec un doublé de la tête. Impressionnant dos au but et doté d'une détente phénoménale, il n'a pas encore fait oublier la légende Didier Drogba mais il est d'ores et déjà devenu indiscutable à la pointe de l'attaque. En attendant peut-être de réussir là où le buteur de Chelsea a toujours échoué en ramenant une CAN à la maison. Avec deux réalisations et une magnifique passe décisive en quart de finale, Max-Alain Gradel est l'autre belle satisfaction ivoirienne. Le quadruple meilleur joueur africain Yaya Touré, voué à une tâche plus obscure devant la défense, est lui sorti de sa torpeur, rassurant par sa technique et sa vista, avec à ses côtés un monstre de puissance nommé Geoffroy Serey. Quant au feu follet Gervinho, exclu dès le premier match et suspendu jusqu'aux quarts pour avoir giflé un joueur guinéen, il a fourni la meilleure des réponses en crucifiant l'Algérie dans les arrêts de jeu. Le technicien français, vainqueur de la CAN-2012 avec la Zambie, force le respect sur le continent avec ce treizième match d'affilée sans défaite en Coupe d'Afrique et a remporté haut la main la bataille tactique face à son homologue algérien Christian Gourcuff. Ce dernier n'a pas été très fair-play en proclamant: «Ce n'est pas la meilleure équipe qui a gagné.» Mais celui qui a effectué l'essentiel de sa carrière à Lorient doit se résoudre à l'évidence: il y a une marge entre diriger une formation de milieu de tableau de Ligue 1 et une sélection ambitieuse comme l'Algérie, 8e de finaliste du Mondial-2014. Renard, qui dispute sa cinquième CAN, lui a en tout cas donné une belle leçon de réalisme.