Ces sections (SSI) sont l'équivalent du Raid et de l'ex-Gign français. Aguerris au combat et à la guérilla, ces éléments assurent les avant-gardes et sécurisent l'avancée des troupes et de la logistique. L'assassinat des deux gendarmes dans la nuit de lundi à mardi à El Adjiba a accentué les opérations de recherche dans cette partie de la wilaya. Un groupe estimé à une dizaine d'éléments ayant prêté allégeance à l'organisation criminelle Daesh sème la terreur depuis maintenant deux mois. Acculés par les forces de sécurité dans la région de haute Kabylie après l'assassinat abominable de l'alpiniste français Gourdel, ces phalanges de l'ex-Aqmi ont trouvé refuge dans la région sud de M'Chedallah dans la forêt dense de Thamalahth. Signalé ici et là, ce groupe s'est à maintes reprises manifesté en dressant des faux barrages, en rackettant les humbles citoyens avant de s'en prendre à un groupe de chasseurs aux abords de la forêt de Chréa plus au sud d'El Adjiba. Depuis mardi, la région est complètement quadrillée par des militaires et des gendarmes qui filtrent l'ensemble des passages depuis et vers la zone ciblée. L'ANP a fait appel dans ces opérations de recherche aux sections spéciales d'intervention de la Gendarmerie nationale. Ces sections (SSI) sont l'équivalent du Raid et de l'ex-Gign français. Aguerris au combat et à la guérilla ces éléments assurent les avant-gardes et sécurisent l'avancée des troupes et de la logistique. En parallèle les services de police de la daïra de Bechloul mènent une enquête approfondie pour éventuellement élucider le crime qui suppose une complicité locale. Les terroristes ont agi avec une facilité déconcertante et donnaient l'impression, selon certains, d'être sûrs de leur coup. Une information non confirmée fait état de l'arrestation d'un groupe soupçonné de complicité dans cette affaire. L'information reste au conditionnel. Cette facilité n'est pas synonyme de complicité mais une caractéristique de la guérilla. Le nombre et la mobilité sont deux atouts en faveur des assassins. «La lutte antiterroriste est rendue difficile parce que les groupes se déplacent et n'affrontent pas directement les autres forces opposées. Cette guerre n'est pas conventionnelle, c'est-à-dire armée contre armée», nous confiait à l'orée de la décennie noire un cadre militaire aujourd'hui en retraite. Pour les plus initiés, la dissolution des unités de garde communale et le désarmement des milices restent favorables aux «Jund El Khilafa». Les gardes communaux natifs de la région où ils opèrent connaissent tout le monde et la présence étrangère est vite décelée d'où la possibilité d'anticiper et de réagir. Jeudi et vendredi le matin, l'opération de ratissage lancée depuis plus d'un mois a pris plus d'ampleur avec des renforts en hommes et en matériel. Le triangle situé entre le nord Saharidj sur le versant du Djurdjura, à l'est Roda dans la commune de Thaourirth et au sud jusqu'à Ouled Rached sur les limites avec la daïra de Bordj Okhriss était sous très haute surveillance. Les secteurs opérationnels de Bouira, El Hachimia coordonnent cette opération coup de poing pour en découdre définitivement avec cette nébuleuse criminelle qui signe ses actes par une sauvagerie sans égale. Après la décapitation filmée et diffusée sur les réseaux de ces groupes, du pilote jordanien brûlé vif reste une nouvelle preuve que ces organisations criminelles sont sans foi ni loi et que l'islam n'est qu'un prétexte supplémentaire dans leur guerre contre l'humanité.