Une vue de Bouira El Adjiba, commune relevant de la daïra de Bechloul, à une trentaine de kilomètres à l'est de Bouira a renoué avec le terrorisme. Deux gendarmes relevant de l'unité stationnée aux abords de l'autoroute Est-Ouest, à proximité de l'échangeur vers Béjaïa ont été assassinés dans la nuit de lundi à mardi. Surveillés et suivis, apparemment, ces deux éléments des forces de l'ordre sortant d'un café situé au centre-ville d'El Adjiba, ont été surpris par l'attaque d'un groupe terroriste qui les a abattus avant de prendre la fuite à la faveur de l'obscurité et de la panique suscitée par les coups de feu. Le groupe, selon une source non confirmée, serait constitué d'au moins trois éléments, l'exécutant, un vigile pour assurer le retrait et le chauffeur du véhicule qui attendait à quelques mètres du lieu du crime. Ce crime crapuleux vient rappeler aux citoyens les longues années d'une décennie qui n'avait rien épargné. Précisons que depuis l'assassinat de l'alpiniste français Hervé Gourdel de l'autre côté du versant du Djurdjura, la région a vécu plusieurs opérations de ratissage dans toute la partie Est de la daïra. Plus proche de nous, un groupe de chasseurs avait été intercepté lors d'une battue par un groupe terroriste qui les a délestés de leurs armes. Les victimes avaient fait état d'une dizaine de terroristes lourdement armés et qui auraient affirmé leur appartenance à la phalange «Jund El Khilafa», branche de la sinistre organisation Etat islamique. Alertés, les éléments de la gendarmerie et de l'ANP ont engagé une recherche, tout en bouclant toute la région. C'est dans cette région aussi que plusieurs casemates avaient été découvertes lors des différentes opérations de ratissage menées dans les forêts de Chréa et de Thamalahth. Ces dernières années aussi, le groupe exploitant d'une carrière de plâtre médical, installé dans la circonscription avait subi le diktat de ces groupes qui ont prêté allégeance à l'organisation de l'Etat islamique. La difficulté du relief, la mobilité de ces groupes intégristes rendent la mission des forces de sécurité très difficile. A maintes reprises, ce groupe, le même selon les spécialistes, s'est manifesté de l'autre côté de la rive de l'oued Soummam dans la région de Semmache, Hagui et Ath Yekhlef sur l'axe routier qui mène vers Saharidj. Plusieurs citoyens avaient été victimes de racket dans cette partie de la wilaya. Ces activités criminelles sont quelquefois, selon les initiés, facilitées par des réseaux de soutien. En fin du mois de janvier dernier, un groupe logistique constitué de trois personnes avait été démantelé à Aïn-Bessem. En plus d'une opération de recherche engagée depuis hier matin sur toute la partie entourant El Adjiba, les forces de sécurité ont ouvert une enquête pour tenter d'élucider ce crime qui a fait deux jeunes victimes dans les rangs des gendarmes. Des barrages ont été dressés sur l'ensemble des axes routiers dans le triangle el Adjiba, Ahnif et Ighil Oumeziane à l'est et Semmache, Bouira à l'ouest. La nouvelle qui a fait le tour de la wilaya a consterné les populations qui craignent un retour de l'insécurité, notamment dans les régions éloignées de la wilaya où les populations sont isolées.