«Daesh a décidé de revenir au Moyen Age, car pour eux c'était la période faste du monde arabo-musulman» Extrait du documentaire sur l'Etat islamique présenté par la Rtbf Il y a quelques années, Al Jazeera était le porte-voix des mouvements islamistes en tous genres et plus particulièrement l'Aqmi ou Al Qaîda de Ben Laden. Aujourd'hui, l'internationale terroriste a changé de méthode et n'utilise plus des télévisions arabes, qu'elle considère comme pilotées, mais bien les plateformes de partage de vidéos et plus particulièrement YouTube. La plateforme américaine de vidéo en ligne poste environ 100 heures de vidéos chaque minute et parmi les vidéos qui sont mises en ligne et les plus regardées ce sont les vidéos qui sont postées par l'Etat islamique. Indirectement, YouTube devient la tribune de propagande de l'Etat islamique. Seulement voilà, YouTube met des gants quand elle traite des images de Daesh. Elle diffuse les vidéos où les musulmans sont maltraités ou exécutés et censure les vidéos des exécutions des otages occidentaux ou non arabes et non musulmans. Cette demi-mesure YouTube l'a prouvée en diffusant la vidéo du groupe djihadiste Etat islamique (EI) le 3 février sur l'exécution du pilote jordanien Maâz al-Kassasbeh. De l'autre côté, elle a enlevé toute trace des autres vidéos des exécutions d'otages étrangers: les Américains James Foley, Steven Sotloff et Peter Kassig, les Britanniques David Cawthorne Haines et Alan Henning. Aucune trace vidéo de ces exécutions. YouTube laisse en ligne également toutes les exécutions sommaires des femmes par des groupes armés de Djebhet Al Nosra ou encore de la décapitation d'une femme en Arabie saoudite. Pourquoi la vidéo de la mort de Hervé Gourdel a été supprimée par YouTube alors que les autres atrocités commises contre les citoyens arabes et musulmans sont toujours en ligne? la réponse est simple, la plate-forme YouTube dispose d'une équipe, dotée de juristes, qui active 24h/24 et 7 jours/7. Elle contrôle les contenus signalés et ce dès le premier signalement en fonction de la nature du problème reporté (de «contenu à caractère sexuel» à «contenu violent», en passant par la «maltraitance d'enfants») et en prenant en compte le «contexte local», l'équipe étudie l'opportunité de supprimer ou de laisser en ligne la vidéo signalée. Or, aucun pays ou autorité arabe n'a contacté la plateforme américaine pour lui demander de supprimer ou d'enlever le contenu des vidéos qui n'offrent pas une image reluisante de l'islam et du Monde arabe. Dans sa logique d'horreur et de machination machiavélique, Daesh est allé plus loin dans l'horreur cette semaine, en mettant en scène le supplice de Maâz al-Kassasbeh. Des images insupportables, dignes d'un bûcher médiéval, que Daesh aurait montrées pour faire passer son message de groupe très violent qui souhaite installer le doute et la peur dans les pays arabes. C'est réussi puisqu'après la diffusion de cette vidéo par YouTube, plusieurs pays arabes ont décidé de suspendre leurs attaques contre Daesh, c'est le cas des Emirats arabes unis et du Maroc. Donc qui fait quoi? Pour le compte de qui? [email protected]