Dans une vidéo mise en ligne avant-hier, l'Etat islamique (EI) a revendiqué l'exécution par décapitation de l'otage américain Peter Kassig en représailles à l'envoi de conseillers militaires américains en Irak. Une vingtaine d'hommes présentés comme des soldats syriens ont subi le même sort. Si la vidéo est authentifiée par Washington, Peter Kassig serait le cinquième otage occidental enlevé en Syrie puis exécuté depuis août. Les Etats-Unis se sont dits "horrifiés". Paris et Londres ont dénoncé cet acte. Agé de 26 ans, M. Kassig est le troisième otage américain à subir une décapitation. Deux Britanniques, Alan Henning, un volontaire humanitaire, et David Haines, travailleur humanitaire, ont été assassinés sur le même mode opératoire. Peter Kassig, qui avait servi dans l'armée américaine en Irak en 2007 avant d'être démobilisé pour raisons médicales, s'était par la suite spécialisé dans la médecine d'urgence. Il s'était rendu au Liban en 2012 pour y soigner des réfugiés palestiniens et syriens. Il a été capturé le 1er octobre 2013 alors qu'il se rendait à Deir ez-Zor, dans l'est de la Syrie, en mission pour la Special Emergency Response and Assistance, une ONG qu'il avait fondée en 2012. Selon ses parents, il s'était converti à l'islam en captivité et avait pris le nom d'Abdoul Rahman. Déclarant vouloir attendre confirmation du meurtre, les parents ont demandé aux médias de ne pas se concentrer sur les images de l'EI et de s'intéresser plutôt au travail de leur fils.
Washington menacé "Nous voilà en train d'enterrer le premier croisé américain à Dabiq (ville du nord de la Syrie proche de la frontière turque). Et nous attendons avec impatience l'arrivée de vos autres soldats pour qu'ils soient égorgés et enterrés ici même", a menacé sur la vidéo, dans une mise en scène macabre, un homme à l'accent britannique semblant être "Jihadi John", l'assassin présumé des journalistes James Foley et Steven Sotloff. La vidéo est différente des précédents enregistrements de décapitation, Peter Kassig n'y ayant pas été montré vivant et aucune menace n'a été proférée contre un autre otage occidental détenu. En revanche, des combattants djihadistes sont cette fois montrés en train d'exécuter au moins 18 hommes, des "soldats de Bachar" al-Assad selon l'EI, apparemment des pilotes de l'armée de l'air. On y voit ces hommes, chacun accompagné par un combattant de l'EI. L'un après l'autre, les djihadistes se saisissent d'un couteau et forment une ligne avant de plaquer leurs victimes au sol et de les décapiter simultanément. La vidéo dure au total un quart d'heure.
Raffinerie reprise En Irak voisin, les forces armées tentaient toujours ce week-end de sécuriser la plus grande raffinerie du pays, à Baïji, au nord de Bagdad, après avoir brisé son siège par l'EI. En visite samedi à Bagdad, le chef d'état-major des armées américaines, le général Martin Dempsey, a estimé que le rapport de forces dans le conflit était en train de se renverser. Il a déclaré que l'EI était avant tout "une bande de nains à l'idéologie radicale".
Barack Obama qualifie cet assassinat de mal absolu Le président des Etats-Unis Barack Obama a confirmé dimanche la mort de l'otage américain Peter Kassig, qualifiant cet assassinat de mal absolu. Aujourd'hui, nous présentons nos prières et nos condoléances aux parents et à la famille d'Abdul Rahman Kassig, aussi connu sous le nom de Peter, a indiqué M. Obama, de retour du G20 en Australie, dans un communiqué publié depuis l'avion présidentiel Air Force One. Le président a dénoncé un acte de mal absolu mené par un groupe terroriste que le monde considère, à juste titre, comme inhumain. Alors que le groupe Etat islamique tue des innocents, y compris des musulmans, sème la mort et la destruction, Abdul Rahman était un travailleur humanitaire qui travaillait pour sauver les vies de Syriens blessés et dépossédés par le conflit en Syrie, ajoute le communiqué. Les actions du groupe ne représentent aucune foi, et certainement pas la foi musulmane que Abdul Rahman avait adoptée, poursuit le président, évoquant ainsi la conversion à l'islam de l'Américain exécuté. Très forte probabilité qu'un Français figure parmi les bourreaux dans la vidéo Le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué hier qu'il existait une très forte probabilité qu'un ressortissant français ait pu participer directement à la décapitation de prisonniers syriens montrée dans une vidéo du groupe Etat islamique (EI). Il pourrait s'agir de Maxime Hauchard, né en 1992 originaire du nord-ouest de la France et parti en Syrie en août 2013 après un séjour en Mauritanie en 2012, a déclaré le ministre, s'appuyant sur l'analyse de la vidéo diffusée dimanche et dans laquelle le groupe EI revendique aussi l'assassinat de l'otage américain Peter Kassig. La vidéo a été analysée par nos services de renseignement. Cette analyse tend à établir avec une très forte probabilité qu'un ressortissant français a pu participer directement à la commission de ces crimes abjects, a dit Bernard Cazeneuve. Le groupe ultra-radical EI a mis en ligne dimanche une vidéo montrant le corps de l'otage américain Peter Kassig, dont l'authenticité a été confirmée par la Maison Blanche. Dans cette vidéo, des combattants de l'EI sont aussi montrés en train d'exécuter sommairement au moins 18 hommes présentés comme des soldats syriens. Le ministre a en outre appelé les Français et particulièrement les plus jeunes, qui sont la cible privilégiée de la propagande terroriste, à ouvrir les yeux sur la terrible réalité des actions de Daesh (acronyme arabe de l'Etat islamique) et de ses groupes affiliés qui asservissent, martyrisent et tuent. Ces prêcheurs de haine doivent être regardés pour ce qu'ils sont: des criminels qui érigent en système la barbarie, a-t-il ajouté.