«Le plus grand gagnant sera incontestablement le citoyen qui, désormais, aura l'embarras du choix.» Des tarifs oscillant entre 15 et 5 dinars. Un accès aux communications avec l'étranger à des tarifs hallucinants. Des formules spécialement étudiées pour chacun des besoins de l'Algérien moyen. Des cartes représentant le double de leur valeur réelle. Un accès à Internet, ainsi qu'à l'envoi de messages courts multimédias. Une facturation calculée à la seconde, suivant les procédés les plus modernes, dès la première minute dépassée. Ce sont là, livrés en vrac, les quelques avantages nouveaux qu'offre Nedjma, troisième opérateur de la téléphonie mobile en Algérie. Ce dernier, qui compte déjà pas mal de belles réussites dans d'autres pays, semble avoir pris tout son temps, soigneusement étudié le marché et les besoins algériens, avant de se lancer dans la mêlée. Nul doute qu'un engouement sans pareil va accompagner ce tout nouveau produit venu, comme le disent ses concepteurs, établir un lien naturel entre deux mondes, l'authenticité et la modernité. Même les points de vente se veulent être différents. Lieux conviviaux par excellence, ne recherchant que sommairement le gain. Lui préférant la convivialité, avec des espaces «cyber» et d'autres «cafétérias», en plus de la possibilité de tout consulter, de se renseigner, de comparer, sans jamais lasser des préposés soigneusement formés pour cela. Seul point relativement sombre, loin de déteindre en somme sur la couleur orangée choisie par l'entreprise, l'absence de couverture totale du territoire national puisque Nedjma n'est présente, pour le moment, qu'à Alger, Tipaza, Boumerdès, ainsi qu'à Constantine et Oran. Nedjma, avec cette entrée en force, doublée de spots d'une grande qualité et à très forte charge émotionnelle, ne laissera sans doute pas de relancer, pour ne pas dire lancer, une concurrence qui a eu tendance à stagner définitivement avec des services et des prix jusque-là peu accessibles à l'Algérien moyen. Lynda Khalfa, la directrice des communications, à qui l'on doit le dévoilement graduel et astucieux de la puce Nedjma, admet bien volontiers que «bien avant la course aux abonnés, c'est la volonté de se dépasser soi-même, de répondre aux véritables besoins exprimés par les citoyens, qui a motivé les longs mois harassants de recherche et de préparatifs pour qu'en définitive, le grand gagnant soit l'abonné». Sans doute la démocratisation de la téléphonie mobile, mille fois ressassée grâce à l'«incursion» salutaire de Djezzy, sera-t-elle plus véridique que jamais avec, désormais, une puce Nedjma qui permettra d'accomplir des choses impensables hier encore, de même qu'il était impossible de posséder un téléphone mobile sans intervention et pas mal d'argent avant que n'arrive le second opérateur. C'est donc dans le temps qu'il faudra envisager et appréhender l'avènement de Nedjma dans le paysage de la téléphonie mobile algérienne. Il ne fait absolument pas de doute que les concurrents de ce dernier venu «riposteront» à leur tour afin de ne pas perdre leurs parts de marché, et d'en accaparer d'autres. Une réduction, tant souhaitée, dans la tarification générale, mais aussi un accès généralisé aux communications à l'étranger et aux services multimédias sont, désormais, devenus des conditions minimales tant Nedjma a mis, fort heureusement, sans que personne l'eut obligé, la barre des meilleurs services au plus bas prix, extrêmement haut. Nedjma, dans ses premières «pubs» interpellait les gens intéressés par l'achat d'une puce pour leur dire d'attendre. Voilà qui est fait. L'attente n'en demeure pas moins là. C'est celle des «bienfaits» de la concurrence dans une Algérie qui, certes, a mis le temps pour accrocher ses wagons à la locomotive de la modernité, mais qui démarre, malgré tout, très fort.